7 000 artistes français menacent une grève à la Hollywood

Alors que le festival de Cannes s’ouvre, quelque 7000 artistes interprètes menacent de faire grève s’ils n’obtiennent pas une meilleure rémunération de la part des géants du streaming tels que Netflix. Des artistes tels que Swann Arlaud, Alain Chamfort, Sandrine Bonnaire, Valérie Donzelli ou encore Agnès Jaoui ont signé une tribune réclamant les plateformes de streaming à les rémunérer «proportionnellement au succès de l’œuvre à laquelle ils collaborent». La tribune, initiée par Adami, société qui gère les droits des artistes pour la diffusion de leur travail enregistré, déplore: «Film au succès retentissant ou série qui cumule le nombre de vues et de saisons ? Peu importe la durée de disponibilité de visionnage et le nombre de streams, les actrices et acteurs perçoivent un forfait, maigre et unique, déterminé dès le début»,

Ce forfait est souvent calculé sur base du minimum syndical qui varie entre 1000 et 1500 euros pour les acteurs et actrices moins connus. Un montant versé en une seule fois, même si l'œuvre fait des millions de vues. Les signataires rappellent qu’une directive européenne de 2019 adoptée en France en mai 2021 avait acté le principe d'une «rémunération appropriée et proportionnelle des interprètes» selon le succès rencontré. Ces derniers demandent simplement l’application de la loi. Si aucun changement ne voit le jour, les artistes envisagent de faire grève comme Hollywood l’a fait l’an dernier pendant 118 jours, causant des dommages estimés à 6 milliards de dollars. 

Pour rappel, à l’issue de la plus longue grève connue à Hollywood, les artistes ont obtenu gain de cause et sont parvenus à un accord qui inclut une hausse d'environ 8% des salaires minimums et, pour la première fois, un système de primes proportionnelles au succès du film ou de la série sur les plateformes de streaming. Cette grève, devenue historique, grâce à la ténacité des manifestants a abouti à un accord qui répond quasiment à toutes leurs revendications.