Les secrets de la réussite cinématographique de Saint Laurent

Saint Laurent Productions est devenue une référence dans le monde du cinéma international, marquant les esprits avec des projets audacieux et éblouissants. Avec Emilia Perez, une comédie musicale qui a battu des records de nominations aux Golden Globes, la maison de production a une fois de plus prouvé son flair pour les projets cinématographiques novateurs et pertinents. Mais quels sont les secrets de leur succès dans le choix des films ? Depuis sa création, Saint Laurent Productions s'est attachée à défendre une vision artistique forte et singulière. En effet, cette dernière a déjà collaboré avec plusieurs grands noms du cinéma international tels que David Cronenberg, Abel Ferrara, Wong Kai War, Pedro Almodóvar, Bret Easton Ellis ou encore Gaspar Noé. Ces collaborations lui ont valu plusieurs nominations au festival de Cannes alors que l’entreprise n’a qu’un an. Strange Way of Life de Pedro Almodóvar, un western queer qui met en vedette Ethan Hawke et Pedro Pascal, a été présenté au 76ème Festival de Cannes en mai 2023. Ce court-métrage se distingue des autres films cow-boys par son dialogue, expliquent le directeur et le scénariste au magazine Harper's Bazaar: « Ce que la plupart des westerns n'ont pas, c'est le type de dialogue entre deux hommes que le genre n'a jamais réussi à capter.»

Les Linceuls de David Cronenberg a été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes cette année. Le film narre l’histoire d’un homme en deuil qui invente un système révolutionnaire et controversé, permettant aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls. Emilia Perez de Jacques Audiard, quant à lui, s’agit d’un drame musical qui met au centre une femme trans qui était chef de cartel. Le film français a remporté le prix du jury et le prix d'interprétation féminine pour l’ensemble des actrices au Festival de Cannes cette année. Anthony Vaccarello, à la fois directeur artistique de Yves Saint Laurent et directeur de Saint Laurent Productions, joue une partie de fondamentale dans la sélection des films. Le créateur belge explique que depuis petit il est passionné du monde cinématographique. « Ces réalisateurs ne manquent jamais d'ouvrir mon esprit et, d'une certaine manière, la vision singulière et radicale qu'ils apportent au cinéma a fait de moi la personne que je suis aujourd'hui », a-t-il déclaré à Harper's Bazaar, ajoutant que, dans une certaine mesure, il considère que le cinéma est encore plus puissant que la mode : « On peut encore voir un film dans 10 ou 30 ans, s'il est bon. D'une certaine manière, la réalisation d'un film peut avoir plus d'impact qu'une collection saisonnière. »

La passion de l’homme de 42 ans pour des films d’auteur qui racontent des histoires jamais vues auparavant pourrait expliquer ces choix réussis pour la maison de production. La place du créateur est tellement prépondérante que les films produits sont sous obligation contractuelle d’indiquer à leur générique «Anthony Vaccarello for Saint Laurent», et non «Saint Laurent Productions». Saint Laurent s’agit de la première maison de mode qui s’est lancée dans le monde cinéphile mais très vite, ses concurrents, à savoir Chanel et LVMH se sont ajoutés à la course. Les projets de ces derniers sont encore embryonnaires mais nous pourrions assister à un futur où mode et cinéma se mêlent comme jamais.