Plus de 12 000 expulsions avant les JO ?
Vers un « Nettoyage social », Le Revers de la médaille dénonce
05 Juin 2024
Un « nettoyage social » est-il en cours dans Paris? Avec les JO qui approchent à grands pas, des associations tirent la sonnette d’alarme quant au nombre d’expulsions qui est en hausse par rapport à l’an dernier. Selon le collectif Le Revers de la médaille, 12 545 personnes ont été expulsées entre 2023 et 2024, soit une augmentation de 38,5 % par rapport à la période de 2021-2022. « Parmi ces personnes, 3434 étaient mineures, soit deux fois plus que l'an dernier, et presque trois fois plus qu'en 2021-2022 », est-il indiqué dans le dossier. Il s’avère par ailleurs que les propositions de logements à la suite des expulsions se font de plus en plus rares. Seules 35,3% des expulsions ont eu droit à des solutions de mise à l’abri, contre 64,3 % l’année dernière. La plupart des personnes évincées s'agit de migrants dans des situations vulnérables. Les expulsions ne font que précariser davantage ces personnes sans logement.
J-100 avant les jeux.. Et aujourd'hui expulsion du plus gros squat de personnes exilées en IdF
— le revers de la médaille (@reversmedaille) April 17, 2024
Nous sommes sur place et attendons avec les habitants l'intervention des forces de l'ordre
Ce matin 450 personnes vont être arrachées de leur lieu de vie pic.twitter.com/wrabfvIdco
Le collectif, qui rassemble quelque 80 associations d’aide aux personnes les plus fragiles, explique que la corrélation entre l’événement sportif et les expulsions n’est pas forcément explicite. Mais, lorsque les autorités opèrent pour expulser les habitants, elles évoquent les Jeux Olympiques comme motifs. « On observe des expulsions dans le nord-est parisien, mais aussi tout le long de la Seine. Il est difficile de ne pas faire le lien avec l'organisation des JO » déclare Camille Gardesse, du Comité Accès aux Droits, lors de la présentation du rapport à la presse, ce lundi 3 juin. Les associations sont également concernées par « le harcèlement » et les « contrôles administratifs à répétition » des travailleuses du sexe, dans le but de les « éloigner de l'espace public ». Paul Alauzy, travaillant chez Médecins du Monde, accuse le gouvernement de « nettoyage social ». Il déclare que « les autorités essayent de cacher la misère sous le tapis ». Les associations de solidarités appellent à « la création nette de 20 000 places d’hébergement à l’échelle nationale, dont au moins 7 000 en Île-de-France. » afin de garantir des logements pour toutes personnes précarisées.