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Les grands méchants de la mode ne sont plus si méchants que ça

« Ne sois pas ridicule, Andrea. Tout le monde veut ça. Tout le monde veut être nous. »

Les grands méchants de la mode ne sont plus si méchants que ça « Ne sois pas ridicule, Andrea. Tout le monde veut ça. Tout le monde veut être nous. »

Si autrefois, être méchants et jouer des coudes en sabotant les autres et en faisant preuve d'égoïsme était la seule manière de grimper les échelons de la mode, aujourd’hui, il semblerait que la gentillesse ait repris la tête des tendances. Fini les Miranda Priestly écrasante ou les Edna Mode à l’aura intrigante, faites entrer les sœurs Hadid polies et professionnelles, ainsi que les Simon Porte Jacquemus qui prononce toujours un petit mot d'encouragement pour ses mannequins et équipes avant l'ouverture de chaque défilé. Même si rares sont les fois où un directeur créatif est qualifié de « humble », il semblerait que les codes de la mode soient en train de changer. Peut-être ses protagonistes se rendent-ils enfin compte qu’il y a de la place pour tout le monde une fois les portes blindées de la fashion sphère franchies. Pourtant, si bienveillance, paix, amour et talent sont In, il faudra encore un petit temps avant que les stéréotypes de la directrice de magazine de mode successful, bien habillée, mais pas sympa disparaissent pour de bon. 

@karip1521 Lol #ednamode #fyp #funnywalk #viral original sound - kari p

La phase stagiaire qui sert le café et s'enfuit en pleurant à chaque interaction avec son boss semble un rite de passage si l’on veut se faire une place, aussi petite soit-elle, dans le monde de la mode. Pourtant la réalité aujourd’hui est (heureusement) bien loin de ces clichés partagés par des films tels que Le diable s’habille en Prada, dont on connaît désormais les répliques sur le bout des doigts. Même si les collègues aigries et jalouses sont partout, dans tous les domaines et sûrement bien présentes dans les bureaux de l'industrie fashion, la vie des petites stagiaires de la mode aujourd’hui est bien plus confortables, entre les Welcome Gifts des grandes maisons, lescadeaux reçus des agences pr ou les petits cappuccinos gratuits et disponibles à toutes les heures du jour et de la nuit. En effet, il semblerait qu’avec les années, la mode se soit remplie de personnes qui ont assez confiance en elles pour ne pas craindre que les petites nouvelles sans expérience à qui elles font faire les tâches les moins glamour ne veuillent secrètement les évincer. 

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En ce qui concerne le secteur de manière générale, il compte de plus en plus de figures talentueuses certes, mais surtout bien intentionnées et qui sont là juste pour faire ce qui les passionnent sans mettre des bâtons dans les roues des autres. Après les Anna Wintour, Karl Lagerfeld, Victoria Beckham ou John Galliano (tous très doués et des génies de la mode ne nous méprenons pas), arrivent enfin les Marc Jacobs, Stella McCartney ou encore feu Virgil Abloh, qui à leur niveau ont réussi à prouver que pour arriver au top du top, pas besoin de pousser les autres et les faire redescendre tout en bas. L’arrivée d’une certaine ouverture d’esprit dans la mode, comme l’inclusion des mannequins plus size ou ceux qui n’entrent pas dans les cases de standard de beauté classiques, a certainement aidé cette normalisation de la bienveillance. De plus, que l’on le veuille ou non, la mode est avant tout une industrie communautaire, un travail d’équipe, dans lequel il est primordial de s’allier pour mieux régner. Aucun créateur aujourd’hui accompli n’a jamais atteint le sommet tout seul. D’ailleurs, on n’oublie souvent un peu vite que derrière chaque collection, chaque défilé, chaque article, se cache une équipe de petites mains, d’assistants, et de couturiers. Il est donc préférable pour quiconque désireux de briller dans la sphère fashion, d’être sympa et de bien s’entourer. Car si « un million de filles tueraient pour ce travail, Andrea », peut-être que cela ne vaut pas la peine de se choper un ulcère pour un cv bien garni et une paire de Dior gratos.