Le rat est la nouvelle muse des artistes de Marseille

Bien loin de la réalité de ratatouille, ce n’est un secret pour personne que les Parisiens éprouvent une aversion envers les rats. Et bien on ne peut pas en dire autant des Marseillais, chez qui le rongeur commence à gagner une popularité sans pareil. En effet, au coeur de la cité phocéenne, de nombreux artistes et designers s’en inspirent pour créer. Représenté à l’aide de pochoirs sur les murs du centre de la ville, décliné en t-shirts, bobs et même en statue , le rat est partout. « A Marseille, les rats sortent un peu à la Méditerranéenne: ils mettent la chaise dehors et puis ça discute... Ils se font voir à Marseille. Ils ne se cachent pas trop», s'amuse Rhazi, gérant du magasin Brick City qui a lancé une collection dédiée, intitulée Racoste. « C'est commun à toutes les grandes villes, on est d'accord. Et c'est proportionnel au nombre d'habitants, on est d'accord aussi. Mais à Marseille, ils sont plus sympas », assure-t-il.

Un peu plus loin, un autre artiste (Rémy Lieveloo) crée dans son atelier des t-shirts décorés d’un énorme rat peint à l’aérographe barré du nom de Marseille. L’artiste-peintre dit avoir eu « cette idée pour tous les touristes qui viennent l’été et ont l’image de Marseille que la ville veut donner aux touristes ». Sauf que, ajoute-t-il « la réalité, c’est que la ville, elle est ce qu’elle est, elle ne changera pas. Et les rats font partie du décor marseillais ». Mais la mise à l’honneur du rongeur ne s’arrête pas là: il est également décliné sur des tongues aux couleurs de l’Olympique de Marseille, ou encore dans une série de sculptures intitulée Les Monstres dans laquelle on retrouve Le Rat Marseillais, une pièce unique en gypse, peinte à la bombe et réalisée en hommage à la ville. Selon les estimations de la municipalité, Marseille compte environ 1,5 million de rats, soit 1,5 à 1,7 rat par habitant. Si les Marseillais et leur bonne humeur sans pareille ont accepté la vermine avec humour et philosophie, le problème de la présence de rongeurs reste considérable en France. En juillet 2022, l'Académie nationale de médecine avait mis en garde contre « la surpopulation de rats d'égout dans les grandes villes comme Paris et Marseille », rappelant qu'elle « est un véritable danger pour la santé publique ».