Les calendriers de l’avent du luxe auront-ils du sens cette année ?

Alors que la neige est tombée à Paris, l’esprit des fêtes s’installe tout doucement dans les rues qui scintillent des décorations de Noël fraîchement installées. Sur les réseaux sociaux, l’ambiance est déjà festive avec les milliards de vidéos «unboxing» des calendriers de l’avent, désormais devenus une tradition annuelle. Chaque automne, internet s’impatiente de découvrir les calendriers de l’avent des marques de luxe, qui promettent une expérience magique avec des produits de qualité. Cependant, en décembre 2021, Chanel a connu un tollé général lorsqu’une influenceuse au nom de Elise Harmon s’est filmée en train d’ouvrir les produits du calendrier de la maison française. Cette dernière découvre au fur et à mesure que la boîte surprise est loin de valoir les 850€ déboursés. Dans le TikTok, on voit la jeune femme déballer - à son grand désarroi- des stickers, des produits de beauté minuscules, un porte-clé de piètre qualité ou encore une housse de protection que les clients reçoivent gratuitement à l’achat d’un produit Chanel. 

La vidéo devenue virale, avec 18 millions de vues à ce jour, avait scandalisé les internautes sur le prix disproportionné du calendrier de la maison de luxe. Le tollé avait pris une telle ampleur que l’entreprise française avait dû publier un communiqué pour justifier cette étiquette de prix. L’année d’après, alors qu’on pourrait croire que les marques de mode ont pris note de cette publicité négative, Dior met en vente un calendrier de l’avent au prix de 3300 € qui a tout de suite créé un bad buzz à cause de ses produits peu désirables. C’est l’américaine Jackie Aina qui avait publié une vidéo dans laquelle on la voit déçue des petits boîtiers qui contiennent principalement des mini parfums et bougies. La cerise sur le gâteau était lorsque l’influenceuse beauté déballe une boîte contenant juste un couvercle de bougie … Face à ces indignations, certains prennent la défense des marques en rappelant que bien souvent, elles précisent le contenant des calendriers sur leur site. En effet, Chanel avait bel et bien listé tous les produits de son calendrier polémique. Cependant, certaines personnes préfèrent garder la surprise afin de préserver tout l’intérêt et le fun des calendriers de l’avent, chose raisonnable. 

Ces épisodes négatifs ont mis en lumière une question cruciale: est-ce que les calendriers de l’avent de luxe sont une arnaque ? Dans leurs publicités, les enseignes de luxe promettent presque systématiquement que la valeur des produits contenus dépasse largement le prix affiché du calendrier. Par exemple, le calendrier beauté de Harrods était vendu au prix de 250 €, mais prétendait contenir des produits d'une valeur de 1 600 €, tandis que celui de Sephora, affiché à 199 €, annonçait des articles d'une valeur de 1 000 €. Toutefois, il est compliqué de s’assurer du prix de produits qui ne sont pas habituellement mis sur le marché. Comment savoir si le chiffre que les enseignes affichent s’agit de la valeur réelle? Néanmoins, d’autres calendriers de l’avent sont prisés pour leur contenu qualitatif qui dépasse les attentes. 

C’est le cas par exemple de la marque de beauté anglaise Boots qui met en vente un calendrier avec 25 produits de beauté en format classique, au contraire de beaucoup de marques qui privilégient les tailles mini. L'ultime calendrier de l'Avent de beauté no7 de 25 jours de Boots est vendu à 146€ pour une valeur estimée à 616€ sur son site officiel. À en juger par les avis, les consommateurs semblent assez satisfaits de cette boîte surprise, jugée à la fois rentable et généreuse. Certains chuchotent que les bad buzz de Chanel et Dior ont boosté la vente des autres calendriers de l’avent qui affichent un prix largement inférieur pour des articles de meilleure qualité. Dépenser 150€ pour un calendrier ne paraît pas si excessif lorsqu’on sait que certains dépensent 800€ pour des babioles. Quoi qu’il en soit, le succès des ces boîtes surprises n’est pas prêt de s’arrêter. Les millenials en sont particulièrement friands car ils y retrouvent une nostalgie de leur enfance, où le chocolat a désormais laissé place à des produits haut de gamme.