Au Village Olympique, les athlètes restent sur leur faim
Les critiques sur la nourriture servie aux athlètes sont tombées, et elles ne sont pas très bonnes
01 Août 2024
En plein cœur des Jeux Olympiques de Paris 2024, un lieu attire tout particulièrement l’attention des athlètes, presque autant que la compétition en elle-même : la cantine du village olympique. Tandis que les médaillés s’affrontent dans des disciplines diverses et variées, de la natation au saut à la perche, ils doivent aussi impérativement se nourrir de manière correcte pour maintenir leurs performances. Cependant, les avis sur la nourriture servie dans ce qui devrait être l'une des capitales gastronomiques du monde sont pour le moins partagés. Sodexo Live, entreprise française de restauration collective, est en charge de servir environ 40 000 repas par jour à quelque 15 000 personnes, incluant athlètes, entraîneurs et personnel. Pour accomplir cette tâche titanesque, elle s’est entouré de chefs renommés comme Amandine Chaignot, Akrame Benallal et Alexandre Mazzia, détenteur de trois étoiles Michelin. Malgré ces grands noms, les retours des athlètes sont loin d'être unanimes.
@dailymail Paris Olympics' catering might need Simone Biles' magic touch. The gymnastics star gave a thumbs-down to the Olympic Village's food, suggesting athletes seek "real" French cuisine outside. Following the U.S. women's team gold win on July 30, Biles noted the village food was healthier but not authentic. Teammate Hezly Rivera was more blunt, saying the food wasn't great. Despite using fresh, local produce, organizers faced criticism, leading to a promise of improvements. #olympic #olympicvillage #simonebiles #gymnastics original sound - Daily Mail
Simone Biles, légende de la gymnastique américaine, a mis les pieds dans le plat après sa médaille d’or par équipe. «Ce n’est pas vraiment de la cuisine française dans le village comme vous pouvez en manger en dehors», a-t-elle déclaré avec une diplomatie certaine. Sa coéquipière Hezly Rivera, moins indulgente, a enfoncé le clou : «Je ne pense pas que la nourriture soit très bonne ici. La cuisine française est censée être bonne… Mais ce qu’on a ici, je ne suis pas sûre que ce soit le top.» Les réseaux sociaux, notamment TikTok, sont inondés de critiques des athlètes. Raven Saunders, vice-championne olympique américaine du lancer de poids, a posté une vidéo d’une brochette de viande carbonisée avec la bande sonore populaire «you disappointed me». Aleah Finnegan, gymnaste philippine, a mentionné que la nourriture «n’est pas vraiment assaisonnée». Certains athlètes ont même opté pour des solutions alternatives. Abbey Weitzeil et Phoebe Bacon, nageuses américaines, ont décidé de préparer leur propre déjeuner sur le toit de leur bâtiment plutôt que de se rendre à la cantine, qualifiant celle-ci de «scary».
@abbeyweitzeil Lunch time @FibiBacon #olympicvillage #olympics #paris2024 original sound - Abbey
Outre les critiques gustatives, la cantine a également été confrontée à des défis logistiques. Andy Anson, chef de la British Olympic Association, a révélé au Times of London que la délégation britannique a dû faire venir des chefs privés en urgence depuis Londres en raison de pénuries de nourriture comme les œufs et le poulet, et de la mauvaise qualité de la viande servie. «Il n’y a pas assez de certain aliments : œufs, poulet, certains glucides, et puis il y a la qualité de la nourriture, comme de la viande crue servie aux athlètes», a-t-il déclaré. Sodexo a rapidement réagi à ces critiques. «Les volumes ont été renforcés», a assuré la société, soulignant que «les besoins des athlètes venus du monde entier et contribuer à leur performance est notre priorité». Paris 2024 a également fait savoir que des ajustements avaient été nécessaires, mais que la situation était désormais sous contrôle. «Concernant la nourriture, nous avons dû apporter quelques ajustements, ce qui est normal pour une opération de cette envergure», a déclaré Étienne Thobois, directeur général de Paris 2024.
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Malgré ces ajustements, les avis des athlètes restent contrastés. Si certains déplorent la qualité de la nourriture, d'autres trouvent des points positifs à cette expérience culinaire. Le nageur norvégien Henrik Christiansen est un fervent défenseur des muffins au chocolat de la cantine, allant jusqu’à poster huit vidéos sur TikTok en louant ce dessert, à qui il a attribué la note de 11 sur 10. Ilona Maher, joueuse de rugby américaine, a partagé sa perception positive en montrant ses repas composés de nombreux glucides. «Je pense qu’il y a des idées fausses sur ce que mangent les athlètes», a-t-elle dit dans une vidéo TikTok du 26 juillet, exhibant ses assiettes remplies de pain, croissants et crêpes. Erik Shoji, joueur de volley-ball américain, a également partagé plusieurs vidéos, louant certains aspects de ses petits-déjeuners, même s’il a noté que les croissants manquaient de croustillant. Lee Kiefer, championne olympique en escrime, a également partagé un moment positif en filmant son repas composé de riz collant, de poulet tikka, de bœuf au curry et de légumes, plaisantant sur le fait qu'elle avait besoin d’un gobelet supplémentaire pour tremper son appareil dentaire.
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Avec des attentes élevées en raison de la renommée de la cuisine française, les critiques sont d’autant plus acerbes lorsque la réalité ne correspond pas aux espérances. Pour les athlètes, habitués à une alimentation stricte et optimisée pour la performance, la moindre déception culinaire peut prendre des proportions importantes. Les retours négatifs mettent en lumière un décalage entre les attentes des athlètes et la réalité de la restauration collective à grande échelle. Toutefois, les ajustements apportés en termes de quantité et de qualité montrent une volonté d’amélioration, mais la pression reste forte pour satisfaire une clientèle aussi exigeante et diversifiée.