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Jacquemus dans le viseur d'un fonds d'investissement italien

Le créateur provençal fait face à une offre venue tout droit de Milan

Jacquemus dans le viseur d'un fonds d'investissement italien Le créateur provençal fait face à une offre venue tout droit de Milan

Après plus d’une décennie de carrière, des défilés dans les champs à n'en plus finir, des collections entières construites autour de matériaux comme le lin nous rappelant les draps frais d’un lit trônant au centre d’une maison de Provence et des pièces qui inspirent le doux soleil du Sud, aucun doute quant au fait que Jacquemus est une marque on ne peut plus française. Pourtant, son créateur Simon Porte Jacquemus, tout en gardant cette esthétique et ce fil rouge qui nous donne l’impression d’entendre les grillons du midi rien qu’en regardant ses créations, semble ces derniers temps prêt à lever les voiles, ou du moins à mettre de côté temporairement sa France bien aimé. Il est récemment parti à la conquête d’un public étranger, déjà séduit par l’ADN oui oui baguette de la marque, en ouvrant pas un mais bien deux magasins en dehors de l’Europe en l’espace de quelques semaines,  le premier à New York et le second à Londres. Mais le vent de changement qui semble s’être emparé de notre fashion sudiste préféré ne s’est pas contenté de ces 2 implémentations à l’étranger : Jacquemus, qui jusqu’à présent tenait fermement et indépendamment les rennes de sa marque éponyme, a confirmé être à la recherche d’un investisseur minoritaire. Et il pourrait bien l’avoir trouvé, mais pas là où on l’attendait : Style Capital, une société de gestion d’actifs italienne, à la marque made in France dans le viseur. 

Bien que l’on ne sache pas encore où se positionne le Français quant à un potentiel investissement italien, la société basée à Milan à bel et bien confirmé son intérêt pour une participation minoritaire dans Jacquemus. « Il faut des synergies, de la qualité, et la combinaison avec Jacquemus est une combinaison que j'adorerais. Il a lui-même déclaré qu'il recherchait un investisseur minoritaire. Il s'agit d'une marque que nous apprécions beaucoup et dont les caractéristiques correspondent à ce que nous visons », explique Roberta Benaglia, PDG et associée fondatrice de Style capitale à Milano Finanza. Mais si Jacquemus est profondément français et fier de l’être, un investissement de la part d’une société italienne aurait-il du sens ? Serait-il synonyme d’un détachement de la marque et de son patron de sa France chérie ? En tout cas, Jacquemus n’a jamais caché son amour pour l’Italie, notamment en choisissant Capri, et la Casa Malaparte plus précisément, toile de fond du film Le Mépris de Jean-Luc Godart, comme décors pour la présentation de sa collection SS24 Les Sculptures, ou bien en y ouvrant diverses boutiques temporaires, allant des rues colorées du lac de Côme et de Portofino aux plages immaculées de Capri. 

En attendant d’en savoir plus, une chose reste sûre : que l’investissement minoritaire dans la marque provienne de France, d’Italie ou bien des Pays-bas, le jeune créateur semble ces derniers temps prêt à mettre les bouchées doubles pour faire de Jacquemus un colosse de la mode. Et si récemment les rumeurs quant à une potentielle arrivée de Simon Porte Jacquemus à la tête de la direction artistique de Chanel ont fusées, le designer les a très vite démenties, expliquant qu’il n’a tout simplement pas le temps. Un manque de temps qui serait dû à un investissement total et complet dans sa propre marque ? Aucune idée, il a toutefois déclaré au journal Le Figaro« Je tiens à mon indépendance, mais je dois briser le plafond de verre en trouvant le bon partenaire ». Si un jeune créateur en herbe arrivé tout droit d’un petit coin perdu de la Provence à réussi à monter à la sueur de son front un empire de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, c’est qu’il a les idées bien en place. Aucun doute quant au fait qu’il choisira un investisseur à la hauteur de son empire.