Hermès contourne la crise du luxe et voit ses ventes augmenter de 11%
La Maison ne semble pas avoir été affectée comme ses confrères de chez Kering et LVMH
24 Octobre 2024
Malgré une crise généralisée du secteur du luxe qui n'épargne pas même les plus grandes maisons, Hermès fait figure d'exception. Au troisième trimestre, la maison a enregistré une hausse de 11,3 % de ses ventes à taux de change constants, atteignant les 3,7 milliards d’euros. Des résultats dont peu de marques peuvent se targuer, Hermès devançant largement le groupe Kering, qui a vu ses ventes chuter de 16 %, ainsi que le géant du luxe LVMH, dont le chiffre d’affaires a reculé de 4,4 % sur la même période. Contrairement à ses concurrents, Hermès continue de briller grâce à la fidélité de sa clientèle, portée par ses pièces intemporelles et indémodables. Ces résultats dépassent même les prévisions des analystes, qui tablaient sur une croissance de 10,5 %. « Nous considérons Hermès comme la meilleure opportunité actuelle pour protéger un portefeuille face à un quatrième trimestre difficile, marqué par un ralentissement cyclique mondial et des problèmes structurels en Chine », a déclaré Luca Solca, analyste chez Bernstein.
Toutefois, la Chine, où le secteur du luxe subit un net ralentissement des dépenses dû à la faiblesse des perspectives économiques et du marché immobilier, n’a pas épargné Hermès. Depuis la fin des festivités du Nouvel An chinois, la marque a observé une baisse du trafic en Grande Chine. Néanmoins, l’Asie (hors Japon) a affiché une croissance de 7 %, soutenue par des ventes solides en Corée du Sud, à Singapour, en Thaïlande et en Australie. Hermès continue malgré tout de parier sur l'empire du milieu, en rouvrant récemment son magasin situé à Shenzhen, fraîchement rénové. À la fin de 2024, toutes les zones géographiques étaient en croissance, avec une progression notable de 13 % en Amérique et de 18 % en Europe (hors France), où l'afflux touristique durant l'été a stimulé les ventes. En France, les ventes ont augmenté de 14 %, malgré une légère baisse de fréquentation dans les magasins parisiens liée aux Jeux olympiques.
En ce qui concerne les différentes catégories de produits, seules les ventes de montres ont reculé de 6 % sur un an. La maroquinerie, en revanche, a progressé de 17 %, portée par de nouveaux modèles de sacs et l’augmentation de la capacité de production grâce à l'ouverture d'une nouvelle usine à Riom en septembre. Le prêt-à-porter a poursuivi sur sa lancée avec une hausse de 15 % des ventes, et les foulards en soie ont vu leurs ventes augmenter de 2 % sur le trimestre. Depuis son entrée dans le secteur de la beauté en 2020, Hermès continue d'y enregistrer de bons résultats, avec une croissance de 7 % soutenue par de nouvelles offres, telles qu'un eyeliner, un crayon à lèvres et un parfum. La bijouterie a également connu une forte hausse de 17 % au troisième trimestre. Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d'affaires a grimpé de 14 % à taux de change constants, atteignant 11,2 milliards d’euros. « À moyen terme, malgré les incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires, le groupe maintient son objectif ambitieux de croissance à taux de change constants », a conclut Hermès.