LVMH payera 800 millions d'euros d'augmentation d'impôts à la France

LVMH devrait payer jusqu'à 800 millions d'euros d'impôts supplémentaires l'année prochaine, après que la France ait annoncé son intention d'augmenter les prélèvements sur ses plus grandes entreprises afin de contribuer au redressement des finances publiques, selon le directeur financier de LVMH Jean-Jacques Guiony. La semaine dernière, la France a présenté un projet de budget visant à augmenter les impôts pour les entreprises et les ménages aisés, afin de réduire sa dette: un plan qui inclut des prélèvements temporaires sur plus de 400 grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard d’euros, avec l’objectif de générer 8 milliards d’euros en 2024 et 4 milliards d’euros supplémentaires en 2026. Moët Hennessy Louis Vuitton SE, qui paye actuellement 4,5 % de l'impôt sur les sociétés en France, si cette augmentation se concrétise, paierait environ 10 %, a déclaré M. Guiony. «Juste pour être sûr que personne n'ait l'impression que nous ne contribuons pas aux efforts budgétaires actuellement en cours», concluait-il.

« La France représente 7 % du chiffre d’affaires, un tiers du revenu avant impôt et 40 % des impôts » du groupe, a-t-il précisé. Le groupe de Bernard Arnault, qui, comme le reste du secteur du luxe, connaît un ralentissement de sa croissance en 2024, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 86 milliards d’euros en 2023. Le budget 2025 est un élément clé des initiatives prises par le premier ministre Michel Barnier en vue de rétablir l'ordre politique et fiscal après des mois de volatilité et d'incertitude provoqués par la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections anticipées. Le directeur général de Stellantis NV, Carlos Tavares, prédit que les projets français d'augmentation de l'impôt sur les sociétés pourraient nuire à l'investissement.

Une sombre nouvelle pour le géant du luxe, surtout au vu des résultats peu réjouissants obtenu par le groupe cette année. En effet, la division mode et maroquinerie de LVMH vient d’annoncer des ventes en baisse de 5 % au troisième trimestre, manquant ainsi les attentes des analystes qui prévoyaient une croissance comprise entre 0 et 2 %. Au niveau du groupe, les ventes du troisième trimestre ont chuté de 3 % sur une base organique pour atteindre 19,1 milliards d'euros (21 milliards de dollars). Une baisse générale causée principalement par une croissance plus faible au Japon, où le yen a repris de la valeur après une période de faiblesse, ce qui a entraîné un arrêt des achats sauvages de la part des touristes à la recherche de bonnes affaires. Malgré le climat économique incertain, LVMH a toutefois exprimé sa confiance dans sa stratégie, axée comme toujours sur l'accroissement de la désirabilité de ses marques et de la qualité de ses produits.