Les joyeuses années 1950 de la collection SS25 d'Amiri

La collection SS25 d'Amiri, signée par le fondateur et directeur créatif Mike Amiri et présentée hier à Paris, nous a ramenés dans le temps : aux années 50, à l'apogée de l'âge d'or d'Hollywood, à l'ombre des palmiers de Beverly Hills, avec des notes de jazz dans l'air. La collection a combiné une couture audacieuse rappelant les costumes de Marlon Brando dans Les Ensorcelés avec une fraîcheur contemporaine et irrévérente. L'un des thèmes principaux du spectacle était en effet de traduire en vêtements l'essence du Modern Jazz, à la fois comme genre musical et comme attitude. La collection a marqué une évolution dans la narration d'Amiri, poursuivant le filon hollywoodien de sa production. La garde-robe de cette saison, entre incrustations de cristaux et broderies brillantes, semblait sortir d'une comédie musicale en Technicolor, avec une sensibilité vintage mais des coupes modernes. Inspirés par les icônes du jazz et des big bands des années 50, les pièces de la SS25 d'Amiri passent de la scène à la rue, transformant les basiques du vêtement en une nouvelle forme de couture masculine. Cette fusion de styles évoque les personnages d'Hollywood imaginés par Mike Amiri, où la couture est à la fois fluide et languissante : confort californien imprégné de glamour hollywoodien.

La couture de la collection est caractérisée par une aisance détendue, des matériaux et des couleurs à la fois frais et opulents, parfois interrompus par des éclats de paillettes. La veste, qui a dominé la collection sous différentes versions, est un double boutonnage avec un revers à l'élégance généreusement proportionnée, semi-doublée pour adoucir la silhouette tout en conservant son aplomb. Les pantalons présentent une légère évasée, une coupe oscillant entre skate et tailleur, devenant progressivement le nouveau standard de la mode masculine, ajoutant du caractère et de la tridimensionnalité au look. On a l'impression que Mike Amiri envisageait des découvertes vintage pour l'ère moderne : chemises brodées de cristaux floraux, denims clairs tissés avec une trame jaune soleil ornés d'étoiles. La palette de couleurs comprend des pastels délavés du sud de la Californie, comme le rose, le teal subtil et les neutres délavés, évoquant la nostalgie tout en restant frais et contemporains. Mais aussi chemises et foulards sont brodés à la main avec des lignes de cristal, des croix en perles ornent certaines vestes, et d'autres perles dégradées traversent la couture, imitant l'effet de l'éclairage cinématographique : le célèbre Hollywood Glow, non pas le maquillage célèbre mais une technique d'éclairage qui donnait aux acteurs des vieux films une aura de lumière diffuse. Toujours dans le faste des stars du cinéma, les mocassins de jour et de soirée avec des détails dorés rappellent la sacoche Drum avec une bandoulière dorée reproduit les caractéristiques de l'instrument dont elle porte le nom.

Une partie essentielle du spectacle (mais aussi pour la marque en général) est la musique. Pour la SS25, la musique a été au cœur du spectacle qui s'est tenu au Jardin des Plantes. Non seulement en raison des différents morceaux à thème musical apparus sur le podium - le plus notable étant le t-shirt "Jazz Club" - mais aussi parce que le podium, orné du monogramme MA Quad, comportait au centre une scène où s'est produit en direct le producteur, compositeur et batteur Yussef Dayes. Largement reconnu comme l'un des performeurs live les plus électrisants de sa génération, Dayes a apporté une énergie unique au défilé en montrant concrètement comment la musique était le fil rouge de toute la collection, réveillant des souvenirs du monde du jazz moderne et du glamour hollywoodien. Cette performance a véritablement fait de ce spectacle une fusion magistrale de musique, de mode et de nostalgie culturelle, témoignant de l'esthétique dandy de Mike Amiri, où chaque pièce raconte une histoire et chaque détail est méticuleusement conçu pour refléter l'ADN unique d'une marque devenue au fil du temps un phénomène contemporain.