Les Français sont-ils vraiment si romantiques que ça ?

Nous sommes le 11 février. Les amoureux sont en train de paniquer car ils n’ont pas trouvé le cadeau parfait pour leur moitié ou bien de réfléchir à où ils passeront leur soirée romantique vendredi, tandis que les célibataires endurcis et fiers de l’être sont en train de penser au plat qu’ils vont commander sur Uber Eats ou encore à la soirée “galentines” qui les attend. Mais dans les faits, en dehors de ces jours où mêmes les plus grognons et les moins partisans de cette fête commerciale endossent leurs lunettes en forme de cœur et se laissent bercer par l’amour qui flotte dans l’air, qu’en est-il du romantisme ? Et surtout, au pays de Cyrano et Roxane et de l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf, quelle place le romantisme et le sentiment amoureux prennent-ils en ces temps de dating difficiles ? 

L’amour est difficilement reliable à une origine, une raison tangible ou même une définition, tout comme il est difficilement mesurable. Pourtant, depuis la nuit des temps, un petit instrument bien pratique nous aide à montrer à notre moitié tout l’amour qu’on lui porte : le romantisme. Lui aussi difficilement définissable, le romantisme peut toutefois se diviser en cinq catégories, ou plutôt en cinq langages de l’amour, selon la théorie de l’auteur américain Gary Chapman. On y retrouve le contact physique, les mots, les cadeaux, le temps de qualité, et les actes de service. Chaque être humain exprimerait son amour à travers un peu de chaque, mais aurait un langage prédominant. Si l’on ne connaît pas le langage de l’amour prédominant des Français, en novembre dernier déjà, on vous parlait toutefois du contact physique et de la sexualité du peuple made in France, dont les codes ont drastiquement changé ces cinq dernières années. L’étude démontre en effet que sous la couette, les Français privilégient désormais la quantité plutôt que la qualité, avec une montée en flèche du multipartenariat, soit le fait de ne pas se limiter à un seul partenaire sexuel en ouvrant le champ des possibles. Et l’amour (non pas au sens physique mais émotionnel cette fois) dans tout ça? A-t-il encore une petite place dans la maison et la chambre des Français ? 

Une étude intitulée Love as a commitment device - Evidence from a Cross-Cultural Study across 90 Countries, à laquelle ont participé 86 310 personnes âgées de 18 à 90 ans et issues de 90 pays, nous en apprend beaucoup sur l’amour à l’international, mais aussi en France. Par exemple, on y découvre que l’importance accordée au sentiment amoureux varie d’un pays à un autre. Au Ghana par exemple, le chiffre descend en dessous des 10%, tandis qu’en France, il dépasse tout de même les 70%, devenant ainsi le deuxième pays européen à y accorder autant d’importance après l’Italie. En 2024, 81 % des Français se déclaraient d’ailleurs satisfaits de leur relation avec leur conjoint ou leur partenaire, 72 % se disent encore amoureux et 61 % satisfaits de leur vie sexuelle, selon une enquête menée par IPSOS. Cependant, une autre étude quant aux habitudes alimentaires des couples prouvent qu’un plat à partager peut tout chambouler. 

L’analyse d’OpinionWay conduite par HelloFresh explique en effet comment nos comportements en cuisine « traduisent nos dynamiques de couple, nos besoins émotionnels et nos façons d’aimer », mais surtout que 40% des Français refusent catégoriquement de laisser leur partenaire piocher dans leur assiette. Sur une note plus positive, pour seulement 17% des Français le repas serait un sujet de conflit, tandis que 58% des couples sondés décident ensemble du menu hebdomadaire. D’autre part, une majorité de Français (64 %) estiment que la préparation des repas devrait être une tâche partagée entre les deux partenaires, et 72 % déclarent apprécier les goûts culinaires de leur moitié tandis que 60 % privilégient le fait de partager un repas à deux, même si le menu ne leur plaît pas entièrement. En bref, les Français restent officiellement des certified lover boys and girls. Que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas (les frites en moins dans son assiette quand son/sa compagne commande une salade).