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Les soldes d’hiver en France s’annoncent compliqués

Même si les affaires s'annoncent bonnes, pas sûre qu'elles ne le soient assez pour le porte-feuille des Français

Les soldes d’hiver en France s’annoncent compliqués Même si les affaires s'annoncent bonnes, pas sûre qu'elles ne le soient assez pour le porte-feuille des Français

Ce mercredi 8 janvier voyait le début des soldes d’hiver en France. Après que la Fnac des Champs Elysées ait été prise d’assaut par une marée de clients à la recherche d’articles soldés, c’est aujourd’hui le tour du reste des commerces français à entamer la saison des soldes. Seulement, pour eux, pas sûre que le résultat soit le même, après une chute de 6% des ventes lors des soldes d’hiver l’année dernière, selon Retail Int et un avec budget shopping toujours plus bas pour les Français. Entre la folie commerciale du Black Friday, des French Days ou encore des ventes privées, les soldes ont quelque peu perdu de leur éclat. Si ces derniers s’étaleront de ce mercredi jusqu’au 4 février, les enseignes vont devoir se creuser les méninges afin de continuer à attirer les clients. 


Si les commerçants semblent en effet prêts à redoubler d’efforts pour atteindre leurs objectifs de vente ces prochaines semaines, les clients, quant à eux, ne semblent pas aussi motivés. Après une période des fêtes durant lesquelles les gens n’y ont pas été de main morte avec les dépenses, entre cadeaux, fêtes, diners en tous genres et besoin d’une tenue adaptée pour toutes ces activités, les Français ont plus de mal à mettre la main au portefeuille. « Black Friday, fêtes, vacances… le problème c’est que cette année plus encore qu’auparavant, les ménages ont enchaîné les dépenses », explique au Parisien Jean-Guilhem Darré, le délégué général du Syndicat des Indépendants. Cependant, même si le pouvoir d’achat est en baisse et que l’incertitude politique pèse toujours sur les Français, une chose est sûre : le froid enregistré à Paris ces derniers temps a de quoi inciter les consommateurs à se tourner vers manteaux et pulls chauds en promotion. De plus, après une année 2024 en légère décroissance, avec des mois comme septembre, très fructueux en matière de vente, et d’autres (comme décembre) bien plus compliqués, « d’entrée de jeu, les démarques seront très importantes », explique Emmanuel Le Roch, le délégué général du Procos (la fédération du commerce spécialisé). « Il y aura de très bonnes affaires à dénicher dès le premier jour des soldes, et ce dans toutes les catégories de produits, électroménager en tête », confirme Romain Gavache, le président France du Dénicheur, un comparateur de prix.

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Le problème cette année n’est pas tant le stock à écouler, mais bien la volonté des clients à dépenser.  « Cette année, les stocks sont moins importants », estime Emmanuel Le Roch. En effet, les inventaires ont diminué progressivement dès novembre, sous l’effet d’un Black Friday étendu au format de "Black November", auquel s’ajoutent les nombreuses ventes privées qui se sont multipliées partout, dès la fin des festivités de fin d’année. En réalité, si les soldes s’annoncent compliqués, c’est surtout parce que le budget des ménages demeure limité. « Actuellement, moins de la moitié de nos adhérents ont encore entre 30 et 40 % de leurs stocks, ce qui n’est pas énorme », confirme Jean-Guilhem Darré. « L’enjeu, pour chaque commerçant, va être de capter les intentions d’achat de la clientèle le plus tôt possible », décrypte Romain Gavache. « C’est une constance depuis début 2024 : les Français sont de plus en plus accros aux petits prix », conforte Yohann Petiot, le directeur général de l’Alliance du Commerce. Reste donc à voir si cette période des soldes confirme le déclin lancé en janvier 2024, annonçant peut-être le début de la fin de cette période de ristournes pourtant cruciale dans le commerce français.