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La population parisienne décline à vue d'oeil

Paris et son exode démographique inexorable

La population parisienne décline à vue d'oeil Paris et son exode démographique inexorable

Sur une période de onze ans, Paris aura perdu pas moins de 136 000 habitants. Si la capitale offre emplois, ressources et vend du rêve aux Français comme aux étrangers, elle cache derrière toutes ses paillettes bien des défauts qui font renoncer plus d’un à la vie et aux perspectives qu’elle offre. En effet, cette fuite continue s’expliquerait essentiellement par la difficulté à trouver un logement digne de ce nom, le prix de ce dernier, mais aussi l’envie d’un cadre de vie meilleur pour ses habitants. En 2024, Paris comptait 2,1 millions d’habitants, marquant une perte de population qui dure depuis près de sept décennies. Et bien que la ville ait enregistré une arrivée notable de jeunes de 18 à 24 ans, sa population dans son ensemble continue de vieillir. Mais alors qu’elles sont les perspectives pour la Ville Lumière et surtout quand s’arrêtera cette baisse qui semble bien partie pour continuer sur sa lancée et tout raser sur son passage? 

Le déclin aurait commencé dans les années 50, et n’aurait cessé depuis. La capitale est d’ailleurs le seul département de la région Île-de-France à connaître une perte démographique, avec une diminution annuelle de 0,59 %. À l'exception des IIe, IVe et XIVe arrondissements, où la population a légèrement progressé, tous les autres ont enregistré une baisse. Les arrondissements les plus affectés sont le Xe et le VIIe, avec une diminution respective de 1,8 % et 1,4 %. Seulement les maires et hauts fonctionnaires de la ville ont des avis divergents en ce qui concerne les raisons de cette baisse. Pour Alexandra Cordebard, maire du Xème arrondissement, cette chute de la population à Paris serait due à l’explosion du nombre de logements vides, plutôt qu’à la montée en flèche des prix du marché immobilier. En effet, le cinquième arrondissement compte entre 19 et 26% de logements inoccupés, soit un pourcentage « légèrement supérieur à la moyenne parisienne », selon les chiffres de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) dévoilés début décembre. En ce qui concerne Paris dans sa globalité, toujours selon la même étude, les logements inoccupés seraient passé de 11 % en 2011 à 19 % en 2020, de quoi faire s’inquiéter la maire, mais aussi les parisiens de naissance ou d’adoption à la recherche de leur chez-eux. 

Mais pour la majorité des parisien, ces logements inoccupés sont en tous les cas moins à blâmer que l’État : « Les gouvernements successifs ont beaucoup tardé à nous donner des moyens de lutte contre ce fléau que sont les locations saisonnières. Il faudra plusieurs années pour récupérer ces appartements pour les locations longue durée », explique Alexandra Cordebard au journal Le Parisien. Mais un autre facteur potentiellement responsable de la baisse de la population, selon Éric Pliez, maire du XXème arrondissement, serait la taille des logements. « À Paris et dans le Xe, il y a beaucoup de logements de petites surfaces. Donc, à un moment, les habitants font le choix de la banlieue », précise-t-il. Patrick Bloche, quant à lui, premier adjoint d’Anne Hidalgo, considère également la baisse du taux de natalité comme l’un de principaux facteurs causant ce recul général. Entre 2016 et 2021, Paris a enregistré 27 085 naissances annuelles, soit 2 061 naissances de moins par rapport à la période 2011-2015, où 29 146 bébés naissaient chaque année dans la capitale. Cette diminution de la natalité a été plus marquée à Paris qu’au niveau national. En effet, la baisse des naissances a atteint 9,1 % dans la capitale, contre 5,7 % sur l’ensemble du territoire français. Bloche cependant, ne semble pas perdre espoir face à la baisse de résidents parisien, et met toute sa confiance sur la mise en place de mesures comme l’augmentation de l’offre en matière de logements sociaux, le raccourcissement de 120 à 90 jours de la durée maximale de location des Airbnb ou encore la politique d’encadrement des loyers. Espérons que ces dernières porteront leur fruit et que 2025 sera l’année qui mettra fin à cette malédiction jetée sur Paris et ses habitants.