Ce qui se cache derrière l’effondrement inquiétant de l'offre immobilière à Paris
Causes et conséquences de la raréfaction des logements à Paris
11 Novembre 2024
Si la ville Lumière est depuis bien longtemps connue pour compliquer la vie des étudiants et jeunes travailleurs qui choisissent de s’y installer avec son offre immobilière catastrophique, il semblerait que la période actuelle soit la pire jamais vécue en matière de logement. Plus que jamais, les propriétaires se font exigeants, les places disponibles peu nombreuses et les prix surtout exorbitants. Les raisons de cette crise de l’immobilier sont multiples, et peu prometteuses pour l’avenir. Entre janvier 2021 et septembre 2024, l’offre locative a chuté de 55 %, tandis que la demande, quant-à-elle, a doublé entre janvier 2021 et septembre 2023. Deux chiffres qui résument parfaitement la situation alarmante du marché locatif parisien.
@edbrzz c’est une blague (j’adore Paris) mais les logements quand même… HELP #paris #etudiant #appartementparisien #parislife original sound - ..
Si payer plus de 1000€ pour une studio atteignant à peine le 30m2 semblait autrefois une aberration, c’est aujourd’hui la norme qui définit les loyers de Paris, contraignant ses habitants à se contenter du minimum, en payant toutefois un montant qui ailleurs leur donnerait accès à une villa. « Cette situation est la conséquence directe de l’état du marché de la transaction dans la capitale, détaille Alexandra Verlhiac, économiste chez MeilleursAgents. Depuis trois ans, avec des prix et des taux très élevés, les primo-accédants n’ont pas pu acheter et sont restés dans leur logement limitant énormément le taux de rotation naturelle. » Une fois une visite décrochée, rien ne promet à l’intéressé que la partie est déjà gagnée, car si l’annonce pourrait paraître alléchante, la vérité est souvent bien décevante. « Certains logements, qualifiés de meublés, avaient juste une table, deux chaises et un lit. Et encore, quand on peut visiter… Car, en l’espace de dix minutes, certains propriétaires devaient gérer 200 messages après la publication de leur annonce. », explique une jeune française à la recherche de la perle rare au journal Le Parisien. Dans cette chasse aux appart, il est également primordial de rappeler que les arnaques et les soi-disant propriétaires sans pitié sont partout.
@getthemargarita 40 minutes in line and we didn’t get the apartment #paris #apartmenthunting #fyp Mrs. Right - Mindless Behavior
En ce qui concerne les propriétaires, la situation n'est pas tellement plus joyeuse, car malgré une rotation relativement basse due au taux d’intérêt élevé empêchant l’achat, ces derniers croulent sur les demandes et deviennent donc de plus en plus exigeants. « Il faut que ce soit un seul locataire, qui gagne 3 fois le loyer, qu’il soit en CDI sans période d’essai, qu’il ait une garantie Visale (une garantie d’État contre les loyers impayés), exige une propriétaire parisienne. Je regarde aussi les textes de présentation et les fautes d’orthographe, par exemple, sont rédhibitoires. » ajoute-t-elle. L’agence immobilière PAP remarque d’ailleurs que la situation se dégrade chaque année. La directrice générale de l'agence s’alarme devant le record de contacts pour des studios enregistrés en 2024, atteignant plus de 1000 appels et contacts en 24 heures. Paris n’est d’ailleurs pas la seule ville concernée, car le problème commence également à s’étendre à la banlieue parisienne, roue de secours des locataires en difficulté. Plus de 100 contacts en 24 heures pour les départements de petite couronne, explique la directrice : « preuve que le problème est en train de déborder sur la banlieue ».
À Paris, le nombre d’appartements à louer a baissé de -75% en trois ans, selon la plateforme SeLoger qui cite une multiplication de facteurs : difficultés d’accès au crédit, encadrement des loyers, interdiction de louer les 14.000 logements classés G+.
— Le Génie Humain (@legeniehumain) January 29, 2024
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Un autre cause aspect important vient également s’ajouter à l’équation : l’augmentation croissante de biens vacants, des appartements vides qui ne sont pas mis à la location. Si en 2020, environ 262 000 était recensés dans la capitale, soit près d’un sur cinq, quatre ans plus tard, ils sont au nombre de 290 000. Un fait qui inquiète les agences immobilières qui craignent à présent qu’il n’y aura jamais assez d’offres pour combler la demande. Les conséquences sont sans appel : cette rareté toujours plus croissante d'appartements et chambres à louer a fait augmenter les loyers de 7,7 % par rapport à la période de janvier à septembre 2023. Les locataires qui font le choix d’y vivre doivent payer en moyenne 1 585 euros par mois pour un appartement de 43 m² dans la capitale.