Google Forms et Publicités Payantes, nouveaux médiums pour trouver l’amour

Dans l’histoire des appels publics au romantisme, l’un des pionniers serait probablement Dan Perino qui, il y a plus de 10 ans, avait placardé des affiches à travers New York à la recherche d’une petite amie, attirant l’attention de millions de personnes grâce à son approche peu orthodoxe. Mais à notre époque et dans une évolution inattendue des rencontres en ligne, il semblerait que Google Forms soit apparu comme l’outil innovant pour trouver l’amour 2.0, initié par des individus ayant recours à la publicité payante sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs intentions romantiques. Laura Pitcher raconte à Dazed son expérience vécue il y a un peu plus d’un mois sur le sujet, après être tombée par hasard sur le profil d’un New-Yorkais de 33 ans qui, via les publicités payantes sur Facebook, a présenté ses informations personnelles, contournant les plateformes de rencontres traditionnelles au profit d’un formulaire Google personnalisé pour trouver l’amour. Cette technique reflète une tendance croissante où des personnes utilisent les capacités de ciblage de plateformes comme Facebook et Instagram pour atteindre un public plus spécifique, sans les contraintes des applications de rencontres classiques telles que la superficialité, la déconnexion entre intention et expérience ou encore le problème d'algorithmes prédictifs.

D’autres exemples ont émergé sur les réseaux sociaux, notamment celui de l’artiste digital Thomas Webb qui a utilisé TikTok afin de promouvoir son propre formulaire, jouant avec le concept de «speed dating virtuel», dans lequel il invitait les intéressées à remplir un formulaire Google en ligne pour une rencontre ou encore celui d'un jeune homme de Philadelphie qui avait loué un panneau publicitaire au cœur de la ville, à la quête de l’amour. Ce geste a rapidement attiré des milliers de candidatures, prouvant une fois de plus l’efficacité des plateformes sociales pour capter l’attention. Alors que les applications de rencontres contribuent de plus en plus à la fatigue des utilisateurs, avec une enquête de Forbes Health indiquant que 79 % des jeunes ressentent un épuisement, l’attrait de ces méthodes directes serait donc compréhensible. En se tournant vers des publications sponsorisées, ceux qui recherchent une relation peuvent contourner les limites des interactions en personne et le rythme lent des applications de rencontres traditionnelles. Bien que cette méthode capte efficacement l’attention, l’utilisation croissante d’annonces de rencontres autopromotionnelles soulève des questions sur la durabilité de cette approche, ou si elle ne fera qu’ajouter au désordre du paysage des réseaux sociaux, rempli de liens vers des formulaires Google et d’annonces personnelles.

La montée en puissance des femmes participant à cette tendance démontre également son attrait croissant. Des figures comme Karolina Geits, un mannequin basé à New York, ont adopté cette méthode, utilisant des flyers et les réseaux sociaux pour trouver des prétendants fortunés. Geits et d’autres considèrent cela comme un moyen créatif et direct de se démarquer dans un espace numérique de rencontres saturé. Pourtant, à mesure que la nouveauté des annonces sponsorisées pour les rencontres commence à s’estomper, une question se pose : ces méthodes non conventionnelles perdront-elles de leur impact une fois qu’elles deviendront courantes ? De plus en plus de personnes semblent prêtes à tout pour échapper à la monotonie des applications de rencontres. En fin de compte, la recherche d’un public plus large pourrait entraîner des rendements décroissants, suggérant qu’un éloignement de l’autopromotion incessante pourrait être l’antidote aux frustrations actuelles liées aux rencontres modernes.