Les controverses entourant Isabelle Adjani

Considérée comme l'une des actrices françaises les plus emblématiques du 20ème siècle, Isabelle Adjani se hisse aux côtés de stars telles que Brigitte Bardot, Catherine Deneuve et Juliette Binoche. Sa beauté exceptionnelle et son talent ont fait d'elle une référence incontournable pour les réalisateurs français. Elle a marqué l'histoire du cinéma hexagonal avec des rôles mémorables, notamment dans des films aussi appréciés que controversés, tels que Subway de Luc Besson, le troisième film français le plus populaire à sa sortie, Camille Claudel de Bruno Nuytten, où elle incarne la célèbre sculptrice et ancienne amante d'Auguste Rodin et a été nommée pour deux prix d'académies, et La Reine Margot de Patrice Chéreau, où elle remporte le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1994 pour son interprétation d'une reine controversée. Parmi ses œuvres récentes, citons Mascarade de Nicolas Bedos et Voleuses de Mélanie Laurent pour Netflix, où Adjani partage l'affiche avec la réalisatrice et Adèle Exarchopoulos. Tout au long de sa carrière, elle a réussi à transcender les frontières des industries cinématographiques française et américaine, se positionnant comme l'une des actrices françaises les mieux rémunérées de sa génération. Isabelle Adjani détient également le record en remportant 5 prix César, une distinction exceptionnelle. 

Qui est Isabelle Adjani 

Née à Paris en 1955 d'un père algérien et d'une mère allemande, Adjani a amorcé sa carrière théâtrale très jeune, soutenue par ses parents qui saluaient son parcours unique et sa beauté indéniable. Son premier rôle majeur, à seulement 14 ans, intervient dans Le Petit Bougnat de Bernard Toublanc-Michel. Animée par de plus grandes ambitions, elle persiste dans sa quête de reconnaissance auprès des directeurs de casting, jusqu'à ce que François Truffaut, fondateur du mouvement de la Nouvelle Vague, la découvre et lui offre le rôle principal dans L'Histoire d'Adèle H. en 1975, où elle incarne la fille de l'écrivain Victor Hugo. Ce film est un succès tant au box-office national qu'international, les critiques américains saluant ses talents d'actrice. À seulement 19 ans, sa performance lui vaut une nomination aux Oscars, faisant d'elle la plus jeune actrice à être ainsi honorée à l’époque. En parallèle à sa carrière cinématographique, Adjani se lance dans la musique avec l'album pop Pull Marine sorti en 1983, écrit et produit par Serge Gainsbourg. Tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, son succès ne connaît aucune limite, même après son rôle terrifiant dans Possession d'Andrzej Żuławski, un film qui a fasciné et horrifié le public, mettant en jeu sa santé mentale. Malgré les éloges reçus, Adjani se retrouve aujourd'hui au cœur d'un scandale qui n'a aucun lien avec sa présence sur grand écran.

Fraude fiscale, don de 2 millions d'euros et société de production défaillante

La renommée de la star française a été entachée par une enquête en cours depuis octobre 2020, suite à un rapport de police déposé par un ancien associé anonyme en 2015. Les allégations portent sur une fraude impliquant des centaines de milliers d'euros de dépenses professionnelles. Selon les informations de Libération, Isabelle Adjani avait engagé cet associé en 2011 en tant que consultant en stratégie pour sa société de production de films, Isia Films, aujourd'hui éteinte. D'après ses dires, l'actrice aurait utilisé une ligne de crédit et une carte American Express, accumulant des débits de 364 000 euros sur une période de 13 mois. Elle aurait omis de rembourser un prêt, entraînant la saisie de certains de ses biens. Face à cela, elle a intenté un procès à son ancien associé, l'accusant d'abus de biens sociaux. Bien que cette affaire soit en cours, la star fait actuellement l'objet d'une nouvelle enquête financière.

Cette enquête récente a débuté suite à la publication de son nom dans les Panama Papers en 2016, une fuite massive de plus de 11 millions de documents financiers et juridiques révélant des comptes offshore et exposant la fraude fiscale et le blanchiment d'argent de célébrités mondialement connues. Bien qu'elle ne se soit pas présentée au tribunal, les autorités judiciaires de Paris l'ont déclarée coupable de fraude fiscale, la condamnant à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 250 000 euros. Il est important de souligner qu'elle n'ira pas en prison tant qu'elle respectera les conditions de sa mise à l'épreuve. Les preuves retenues contre elle comprennent son déménagement au Portugal de 2016 à 2017 pour éviter de payer 236 000 euros d'impôts, la non-déclaration d'un dépôt de 120 000 euros sur un compte bancaire américain, ainsi que la dissimulation d'un don de 2 millions d'euros en tant que prêt pour échapper à l'impôt. Ce prêt a été lié à Mamadou Diagna Ndiaye, membre du Comité international olympique et parrain du fils d'Adjani, Gabriel-Kane Day-Lewis, issu de sa relation avec l'acteur américain Daniel Day-Lewis.

L'actrice, qui a catégoriquement nié toutes les allégations par le biais de son avocat, prévoit de faire appel. Confrontée à ces accusations, elle a affirmé que «l'argent ne m'intéresse pas», une déclaration controversée compte tenu des faits qui lui sont reprochés. En dépit des défis juridiques auxquels elle est confrontée, Isabelle Adjani a récemment assumé plusieurs rôles de premier plan, notamment dans Petra von Kant de François Ozon, qui a ouvert le festival du film de Berlin en 2022. En 2009, elle a également suscité des critiques en signant une pétition de soutien à Roman Polanski, arrêté en Suisse à la demande des autorités américaines pour le viol présumé d'une jeune fille de 13 ans en 1977. Polanski s'est réfugié en Europe en 1978, où il demeure en fuite à ce jour. L'avocat d'Isabelle Adjani, s'exprimant auprès de Variety, a déclaré : «Nous sommes consternés par cette décision. Isabelle Adjani n'a pas pu assister au procès, et nous avions demandé à ce qu'il soit reprogrammé afin qu'elle puisse être présente pour être entendue, mais ils ne l'ont pas permis. Ils s'acharnent sur elle».