Qu’est-ce qui lie Elon musk à Giorgia Meloni ?

La 15e édition d'Atreju, intitulée Bienvenue fierté italienne, vient de se terminer, révélant une sympathie de plus en plus forte entre Elon Musk et Giorgia Meloni. Ce couple, qui pourrait sembler improbable pour beaucoup, avait déjà montré qu'il partageait plusieurs valeurs dès la première visite du PDG de Tesla au Palais Chigi en juin dernier, une visite qui a duré une heure et demie. Cependant, le festival de Fratelli d’Italia, qui accueille chaque année des personnalités éminentes italiennes et étrangères appartenant à la fois à la droite et à l'opposition, a permis de consacrer publiquement une affinité idéologique qui était peut-être passée inaperçue jusqu'à présent. Des discussions sur la baisse de la natalité à la menace de l'IA, en passant par la durabilité et la liberté d'expression à tout prix, ont eu lieu dans d'énormes tentes entre des stands de panettones artisanaux, de vin chaud et de sandwichs au salami. Voici un résumé de tout ce que vous avez raté, de la présence de Musk à Rome, en commençant par le début.

Qu'est-ce qu'Atreju ?

Atreju est né en 1998 en tant que fête goliardique de la jeunesse de droite, d'une idée d'Azione Giovani, vivier du parti Alleanza Nazionale, et a été organisé pour la première fois par Giorgia Meloni, qui en était alors la dirigeante. Le titre est une autre référence à la littérature fantastique (la présidente du conseil est en fait une passionnée de Tolkien), au roman de Michael Ende de 1979 L'Histoire sans fin, dont le film du même nom a été réalisé en 1984 par Wolfgang Petersen. Atreju en est le protagoniste, un jeune homme en lutte contre le « rien » qui avance. Le titre, fortement symbolique, fait écho à la volonté conservatrice de la droite italienne et se traduit de manière plus explicite dans les noms choisis pour l'événement au fil des éditions : Terra Nostra, C'est le temps des patriotes, Europe contre Europe, Défi aux étoiles, Noël des Conservateurs. L'un des invités les plus importants a été, en 2019, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, tandis que cette année, en plus de nombreux représentants du gouvernement italien, ont été remarqués les noms du Premier ministre britannique Rishi Sunak, du Premier ministre albanais Edi Rama et du leader de Vox Santiago Abascal. Il est traditionnel que des membres ou des célébrités appartenant à des partis opposés y participent également : la participation de Giovanni Lindo Ferretti, chanteur principal du groupe musical CCCP dissous, a créé la surprise en 2015. Dans l'édition actuelle, Carlo Calenda et Matteo Renzi sont les membres de l'opposition qui ont accepté l'invitation, tandis qu'Elly Schlein a préféré décliner.

Les déclarations de Elon Musk

Monté sur scène avec son onzième et dernier enfant, né d'une mère porteuse, Musk a initié le débat en abordant un thème qui lui tient à cœur : la natalité. « Je souhaite la prospérité à tous les pays. Mais si je voulais ouvrir une entreprise dans ce pays, y aurait-il suffisamment de personnes pour y travailler ? ». Cette déclaration fait écho aux préoccupations de l'entrepreneur sud-africain, qui, le 24 mai 2022, avait lancé l'alerte avec un tweet : « L'Italie n'aura plus d'habitants à ce rythme ». Environ un an plus tard, en avril 2023, commentant les données de l'Istat, il avait réitéré : « L'Italie est en train de disparaître ». Il n'est donc pas surprenant que lorsqu'il est arrivé en Italie, l'entrepreneur ait souhaité commencer son entretien avec Nicola Porro par le thème des naissances. Un pilier pour la droite, au cœur du débat après les récentes déclarations du Pape François (« En Italie, des petits chiens à la place des enfants, la dénatalité me préoccupe ») et la déclaration de Giorgia Meloni, qui, bien qu'elle se dise préoccupée par le sujet, a affirmé que « La gestation pour autrui deviendra bientôt un crime universel, poursuivable en Italie et à l'étranger » juste après l'apparition de Musk avec son fils. Un autre thème en vedette a été l'immigration comme solution au problème du dépeuplement d'un pays. Musk a expliqué que l'effondrement des naissances qui suit l'industrialisation ne peut pas être comblé par les immigrants, lançant un message nationaliste : « L'Italie, c'est le peuple italien ». L'entrepreneur, qui pour beaucoup a été l'épitomé d'une révolution durable sous la bannière de Tesla, s'est clairement positionné à droite même sur les questions environnementales, affirmant que « le mouvement écologiste est allé trop loin, commençant à considérer l'humanité comme un mal ».

Le strict rapport entre Musk et l'extrême droite

Mère porteuse mise à part, Elon Musk est un idole non seulement pour les Américains de la droite souverainiste, mais aussi pour les Italiens. Quant à son orientation politique, nous n'avions aucun doute, même si les indices en ce sens étaient certainement controversés et divisifs. Le dernier concerne son soutien à un tweet antisémite, qui lui a coûté la suspension de certains accords publicitaires très importants sur X, de la part de grands acteurs tels que IBM, Apple et Disney. La Maison Blanche a qualifié le tweet de « promotion répugnante de l'antisémitisme et de la haine raciste, contraire à nos valeurs ». Il y a également une semaine, il a annoncé le rétablissement du compte d'Alex Jones, le podcasteur pro-Trump, présent lors du cortège qui a conduit à l'assaut du Capitole et théoricien du complot. À Rome, Marco Venturini souligne à quel point le service rendu par Musk à Meloni et aux Frères d'Italie a été inestimable : « il a relancé d'importants messages caractéristiques de la droite souverainiste, tels que l'augmentation des naissances, la défense de l'ethnie italienne, l'arrêt de l'immigration clandestine, l'importance des sources d'énergie fossile, l'anticommunisme et l'hypocrisie de l'idéologie woke. La Première ministre ne pouvait pas demander mieux. »