Jean-Paul Gaultier mis à l'honneur au Musée de la chaussure
Exposition sur la collaboration entre Gaultier et Stéphane Kélian
09 Luglio 2024
Jusqu’au 3 novembre 2024, le Musée de la chaussure, situé à Roman-sur-Isère dans le sud de la France, accueillera l’exposition inédite Roman d’une rencontre, qui retrace la collaboration entre Jean-Paul Gaultier et le fabricant de chaussures Stéphane Kélian. L’exposition est organisée par Olivier Jault, créateur de chaussures indépendant qui a travaillé des années durant aux côtés Gaultier et commémore aujourd'hui le travail effectué par les deux artistes entre 1984 et 1996. Une période durant laquelle le travail de l’enfant terrible de la mode était encore considéré comme trop excentrique et déplacé pour la France. Vêtements d’archives, publicités, invitations, coupures de catalogues de défilés, vidéos de Gaultier et Kélian à l’époque, illustrations, l’exposition, qui a mis pas moins de 2 ans à être construite, est très complète et offre un éventail d’éléments retraçant la carrière du couturier durant cette période.
Roi incontesté du bustier et de la marinière, l’enfant terrible cache plus d’un as dans sa manche, et aujourd’hui, à l’âge de 72 ans et avec plus de 50 ans de carrière à son actif, il continue de proposer à la fashion sphère des créations uniques et fidèle à son originalité légendaire. C’est Pierre Cardin qui lui ouvrit les portes du monde de la mode le jour de ses 18 ans, le 24 avril 1970. Après quelques va-et-vient entre l’atelier qui la accueilli et d’autres expériences professionnelles, il lança finalement sa propre marque éponyme en 1976. Bien qu’aujourd’hui la Maison connaisse un succès international, le lancement de ses premières collections fut d'abord un flop. Ce fut seulement à partir des années 80 que la marque décolla enfin. Jupes pour les hommes, bustiers coniques pour les femmes, le créateur un brin provocateur n’hésite pas à aller à contre-courant des codes de la mode de l’époque et n’a pas peur de choquer. Son iconique marinière, élément phare de sa seconde collection intitulée «L'homme objet», deviendra également très vite un emblème de la Maison. Les années 90 marquent la consécration de la carrière du créateur français: il habille Madonna pour sa tournée «Blond ambition Tour» d’abord et puis « Confession Tour » ensuite , ce qui donne à sa carrière une tournante internationale. Il sera ensuite également sollicité par les chanteuses Mylène Farmer et Kylie Minog, toujours pour la création de tenues de scène. Parfums, bijoux, accessoires, toutes les catégories y passent. Et il prospère dans chacune d’elles.
Entre temps, il aura collaboré pendant 12 ans avec Stéphane Kélian, maître dans l’art de la chaussure. C’est cette production mêlant le talent des deux artistes qui sera présentée dans l’exposition. En must see de cette exposition placée sous le signe de l’audace, on retrouve la toute première sneaker de créateur imaginée par le couturier, présentée dans la collection automne 1986 intitulée «French Gigolo». Parmi la sélection, nous retrouvons les modèles au cuir tressé de Kélian, les bottes Gaultier de la collection Tattoo, ainsi que de nombreux modèles décorés de l’étiquette «Jean-Paul Gaultier pour Stéphane Kélian». Les visiteurs de l’exposition auront l’occasion d’observer et de retracer les archives historiques des chaussures JPG grâce aux prêts et aux subvention de l’organisateur de l’exposition et des collectionneurs aguerris.
Après de nombreuses années de travail aux côtés du couturier français, c’est en toute logique que le Musée de la chaussure a décidé d’attribuer la responsabilité de l'organisation de l’exposition à Olivier Jault. Ayant fait ses débuts chez Givenchy sous l’égide d’Alexander Mcqueen, passant ensuite par chez Saint Laurent lors de l’ère Tom Ford puis terminant chez Repetto, où on lui donna carte blanche, Olivier Jault fit ses débuts chez Gaultier en 2010. «Je voulais illustrer les liens entre le prêt-à-porter et les chaussures», a expliqué M. Jault : «Il s'agit de l'inspiration de la collection et des chaussures, et de la façon dont l'histoire des deux prend vie. Je pense que c'est ce qui est intéressant pour les visiteurs de cette exposition».
L’exposition est accessible au public du mardi au samedi de 10 à 18 heures et de 14 à 18h30 le dimanche et jours fériés. L’entrée est gratuite pour les moins de 18 ans et le premier dimanche du mois, le prix du ticket à tarif réduit (pour les étudiants ou personnes à mobilité réduite) s’élève à 4,50€ tandis que le tarif normal est de 7,50€. Le 14 septembre, une rencontre avec Stéphane Kélian lui-même est organisée afin de permettre aux visiteurs de poser leurs questions sur la collaboration et de recevoir des infos inédites venant de la source la plus fiable qu’il soit. Toutes les infos pratiques sont évidemment disponibles sur le site officiel du Musée de la chaussure.