Comment vont les choses pour le groupe OTB ?

La crise qui secoue le monde du luxe n'épargne personne. Si LVMH et Kering en ont été assez affectés et des groupes comme Prada et Moncler mais aussi des marques comme Hermès et Brunello Cucinelli résistent avec ténacité, d'autres obtiennent des résultats mitigés mais toujours positifs. Hier, OTB a présenté les résultats annuels pour 2024, qui sont un exemple parfait de la façon dont un groupe avec une forte position, obtenue ces dernières années surtout grâce au virage de Diesel et à la popularité de Maison Margiela, peut naviguer à travers les nombreuses difficultés d'un marché de plus en plus chaotique. Le groupe de Renzo Rosso a en effet enregistré une baisse du chiffre d'affaires de 5,2%, passant de 1,9 milliard d'euros en 2023 à 1,8 milliard en 2024 en raison d'un ralentissement de 5,7% des ventes sur le marché chinois et d'une réduction de 15% du canal wholesale, ce qui a pesé sur les performances globales. La baisse a impacté les marges, en baisse de 20,7%, principalement en raison des investissements destinés à l'expansion du retail et à l'innovation, et le résultat opérationnel de 44 millions d'euros contre 140 millions en 2023. Le marché chinois a représenté l'une des principales difficultés, avec une baisse de 5,7% des ventes, mais celles-ci ont montré une reprise progressive au cours de l'année. Mais malgré ces difficultés, le groupe a obtenu des résultats encourageants dans d'autres domaines. Le retail direct a progressé de 7,4%, représentant 57% des ventes totales. Le groupe s'est aussi développé avec 61 nouveaux magasins, au Moyen-Orient et au Mexique, avec d'excellentes performances au Japon et en Amérique du Nord, avec une croissance respectivement de 16,3% et de 13,3%. Enfin, les ventes de Diesel ont augmenté de 3,2% à taux de change constants, tandis que celles de Maison Margiela ont augmenté de 4,6%.

Dans l'ensemble, les résultats d'OTB à court terme semblent influencés par un contexte difficile, mais la stratégie du groupe, fortement orientée vers l'expansion du retail et la croissance dans les marchés les plus prometteurs, témoigne d'une bonne solidité. Si la récupération du marché chinois se concrétise et que le canal retail continue de s'étendre avec succès, OTB pourrait revenir à une croissance plus durable dans les prochaines années. Selon le CEO Ubaldo Minelli, bien que 2024 ait été une année complexe pour l'ensemble du secteur du luxe, le groupe a continué d'investir dans son réseau retail, dans le renforcement de la structure managériale et dans la consolidation et la croissance de l'entreprise. Une introduction en Bourse est également prévue, qui pourrait arriver en 2026, à condition que le contexte économique soit plus favorable et que les chiffres de l'entreprise soient plus solides. Le lancement de la nouvelle collection de lunettes produite par EssilorLuxottica et présentée l'année dernière lors du défilé de la marque sera certainement intéressant. Minelli a également déclaré ne pas être préoccupé par les droits de douane annoncés par Donald Trump, ni par l'évolution du paysage de la distribution dans les grands magasins américains – bien qu'il ait admis que les récentes tensions géopolitiques représentent une source d'inquiétude.

Dans l'ensemble, comme nous l'avons dit, OTB a ouvert 61 magasins dans le monde en 2024, dont 28 en Chine bien qu'en novembre certains rapports de Jing Daily aient signalé que le groupe en avait fermé quelques-uns dans des endroits moins performants dans le pays. Au Moyen-Orient, le groupe a signé en juin un accord de joint-venture de 25 ans avec Chalhoub Group pour renforcer sa présence directe dans la région, avec l'objectif d'ouvrir 15 nouveaux magasins dans les cinq prochaines années, dont deux prévus pour cette année. Au Mexique, le groupe a créé une entité légale avec l'intention d'ouvrir environ 50 nouveaux magasins dans les cinq prochaines années, dont 15 prévus pour 2025 pour Diesel, Maison Margiela et Marni. Plusieurs investissements ont également été réalisés dans la chaîne de production avec l'acquisition de la majorité de Calzaturificio Stephen, fournisseur historique de chaussures, après l'acquisition en 2023 du producteur de maroquinerie Frassineti.