Courrèges nous emmène pour un tour les cheveux au vent avec sa pré-collection FW25
Entre cercles, cycles et motocyclettes, un doux vent de rébellion souffle sur la Maison française
15 Janvier 2025
Alors qu’en septembre dernier, Courrèges, sa SS25 et sa valse lente de cocons en pleine éclosion avait fait retenir son souffle au Carreau du Temple de Paris et à la fashion sphère toute entière, en ce début de mois de janvier, la maison revient avec une pré-collection FW25 tout aussi spectaculaire. Cercles, cycles et motocyclettes : tels sont les 3 mots d’ordres de la pré-collection de la marque française présentée le 13 janvier. Dépouillé de ses angles, le Carré Magique de la saison dernière devient le Cercle Magique de cette saison, point d’ancrage visuel qui encadre cette interprétation d’une garde-robe géométrique. Tandis que l’inspiration de la dernière collection partait d’une cape d'archives en satin duchesse du défilé de FW62 d'André Courrèges, la FW25, quant-à-elle, sort tout droit de l’imaginaire du style personnel de Gianni Piacentino, un artiste conceptuel du milieu des années 70 connu pour son mélange homogène et équilibré de méthodes minimalistes et culte intrépide de la moto.
À la fois obsession et signature de Nicolas Di Felice, le motard occupe une place centrale dans les constructions et les détails de cette saison : qu'il s'agisse de manches à logo embossé, de jersey à col pression ou de bottes à brides, les caractéristiques déconstruites du bikerwear se retrouvent en boucle dans les modèles rafraîchis, propageant un souffle rebelle dans leur sillage. Au croisement de constructions circulaires et toujours dans une progression cyclique dont Di Felice a le secret, le corps exprime une sensualité géométrique qui adoucit le storytelling rock et téméraire de la pré-collection. Les patchworks de vinyle noir sur les jupes, les accessoires et les vêtements d'extérieur évoquent la sellerie de voiture et les fétiches enchevêtrés, tandis que le tulle micro-studs ou effet tattoo, dentelle écrue contre-collée et brassières en cuir embossé façon python apportent texture aux vêtements et introduisent une féminité espiègle qui nourrit l’intrigue du Courrèges contemporain.
Déclinée dans une palette de tons neutres, allant du noir profond chic et élégant caractéristique de la maison et de la patte de Di Felice au crème doux et apaisant, la pré-collection, ses courbes et ses textures est le parfait mélange entre le rock et la douceur, le clair et l’obscur, l’ombre et la lumière. Comme le trucker, le bomber, le survêtement ou la casquette de baseball, le biker combine la fonctionnalité brute du workwear avec le symbolisme subculturel qui définit le tailoring Courrèges. Comme le designer de talent capable de jongler avec différentes esthétiques qu’il est, Di Felice dans cette pré-collection qui incarne l’ouverture et l’universalité par essence de la Maison Courrèges montre une fois de plus au monde le but de premier de la marque française : élever le vêtement, qu’il soit réalisé sur mesure pour un tour en moto comme pour une soirée distinguée.