La collection Métiers d’Art 24/25 réinvente l’héritage intemporel de Chanel
Dans une célébration de l’art chinois et du savoir-faire parisien
03 Décembre 2024
Aujourd’hui, Chanel prenait le large et s’envolait pour la Chine, présentant à Hangzhou sa collection Métiers d’Art 24/25. Présentée à la nuit tombée dans l’ambiance presque mystique de la ville bordant le lac de l’Ouest, la collection est un hommage à la patte artistique de Gabrielle Chanel et tout l’héritage de la Maison de la Rue Cambon, mêlé à une influence asiatique inattendue, mais bien à sa place. Entre les longs manteaux aux épaules volumineuses en tweed précieux, satin, velours ou brodés de petites fleurs, et les duffles coats, vestes courtes ou oversized parées de brandebourgs à la doublure de satin de soie, la qualité et le savoir-faire n’ont cette fois encore pas manqué. C'est d'ailleurs justement les longs manteaux et les vestes qui furent le point fort de ce défilé: vestes droites ceinturées à la taille, vestes boutonnées sur le côté, vestes de smoking doublées de satin blanc sont portées sur des jupes à plis apportant du volume, des jupes portefeuille, jupes-culottes ou pantalons courts. Une marée d’outerwear qui nous donne l’impression que celle qui la porte est sur le point de courir à l’aéroport pour s’envoler vers de nouveaux horizons. Et le thème de la femme forte , indépendante et voyageuse ne s'est pas seulement arrêté aux vestes et vêtements : les sacs (sacs de voyage, vanity case), ajoutent à la collection un je ne sais quoi baroudeur, le tout toujours exécuté avec l’élégance qui caractérise la maison Chanel.
Fleuris ou bicolores, t-shirts, bustiers, cardigans, jupes, robes, bermudas et pantalons en maille tweedée ou en coton se portent en un intéressant jeu de superposition, le tout souvent décoré de poches suggérant l’idée d’une correspondance par leur forme d’enveloppe. Les motifs floraux, comme la fameuse camélia de Chanel, brodés par la maison Lesage qui vient de fêter son centennaire, courent sur les robes et les tailleurs, les couvrant parfois même dans leur l’intégralité en faisant directement écho aux paravents dits de Coromandel, objets de la sphère intime et œuvres d’art en laque chinoise dont Gabrielle Chanel aimait s’entourer. Le vert jade, le rose et le bleu ciel évoquent l’éclat de leur laque. Les jeans bleu délavé reprennent les ondulations à la surface de l’eau du lac, tandis que le noir, le brun, les tons plus sombres se réfèrent au bois de ses panneaux. Cette escapade chinoise arrive à point nommé, dans une période où l’attention de l’Empire du milieu et de sa clientèle est plus que jamais recherchée par les maisons de luxe. Une deuxième escale pour Chanel qui, en novembre dernier, présentait à Hong Kong sa collection croisière 24/25. Bien que la question du prochain directeur créatif de la maison reste en suspens, la Maison Chanel ne semble pas faire du sur place, elle apparaît plutôt avec son défilé Métiers d'Art 24/25 bien décidée à aller de l'avant, une vanity case décorée du double c à la main.