La crème de la crème de la mode belge d'aujourd'hui
Palmarès des Belges natifs ou adoptés qui dictent aujourd'hui la mode dans le monde entier
02 Décembre 2024
Si pour les moins initiés, la mode est aujourd’hui un empire où France et Italie règnent en maîtres, la Belgique et ses écoles telles que la Cambre de Bruxelles ou L’Académie royale des beaux arts d’Anvers ont donné vie à des petits génies dont les idées avant-gardistes mêlées à un parfait maniement de l’aiguille ont bouleversé et bouleversent aujourd’hui la sphère fashion. Chaque année, afin que l’industrie n’oublie pas d’où proviennent les plus grands directeurs créatifs des temps modernes comme Pieter Mulier chez Alaïa ou encore Matthieu Blazy chez Bottega Veneta, et afin de mettre en lumière les jeunes créateurs de demain, la ville de Bruxelles accueille les Belgian Fashion Awards. Faisons donc le point sur ces personnalités made in Belgium, allant des anciens aux nouveaux, qui alimentent tous les jours la mode, ses besoins et ses envies dans le monde entier.
Commençons par la vieille école, ces noms que n’importe quelle personne un tant soit peu intéressée par l’industrie a déjà vu passer. Pourtant si le nom de prime abord semble familier, pour certains, leur origine belge est loin d’être évidente. C’est la cas par exemple d’Anthony Vaccarello, actuellement à la tête de la direction créative chez saint Laurent. Fils de parents italiens, Vaccarello est pourtant bel et bien né à Bruxelles, là où il étudiera également la mode, sur les bancs de la Cambre. Un destin qui semble similaire à celui de Nicolas di Felice, directeur créatif chez Courrèges, dont les parents ont fui l’Italie pour trouver une vie meilleure en Belgique, à Charleroi plus précisément. Toujours dans la catégorie grands directeurs créatifs, nous avons également Pieter Mulier, qui ces dernières années a complètement changé la dynamique d’Alaïa, obtenant à la maison le titre de marque incontournable 2024, selon le classement Lyst. Nous avons ensuite Raf Simons, originaire de Neerpelt, dans le nord de la Belgique, qui partage actuellement la direction artistique de Prada avec la seule et l’unique mamma italiana Miuccia Prada, ou encore Glenn Martens, provenant de Bruges (aka la Venise du nord), qui annonçait en septembre dernier quitter son poste de directeur artistique chez Y/project après 11 ans de bons et loyaux services. Certains noms des grandes stars de la mode belge n’ont même plus besoin d’être cités, comme celui de Martin Margiela qui, même si la Maison Margiela a été naturalisée française, provient bel et bien du nord de la Belgique. Même chose pour les six of Antwerp, comme Ann Demeulemeester, Walter Van Beirendonck ou encore Dries Van Noten, récemment retraité de sa maison éponyme.
Mais ce n’est pas tout : à défaut d’être tous originaires du plat pays, certains grands créateurs y ont toutefois fait une escale pour y étudier, devenant ainsi malgré eux des purs produits de la couture belge. C’est le cas du géorgien Demna, à la tête de Balenciaga et de Vetements, qui a renoncé à devenir banquier pour s'installer en Belgique et y obtenir le diplôme du master de mode masculine à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Un chemin suivi également par Haider Ackerman, qui d'ailleurs s'apprête à rentrer dans les ranges de Tom Ford, qui arrive en Belgique en 1994 pour suivre des cours de stylisme au même endroit. Il y restera ensuite pour travailler en tant qu'assistant de l'un de ses professeurs, le créateur belge Wim Neels. Julien Dossena quant-à-lui, aujourd’hui chez Rabanne, quittera la France après une licence à la prestigieuse école Duperré de Paris pour rejoindre la Belgique afin d’effectuer un master à la Cambre de Bruxelles.
Mais assez parlé de ceux dont on parle déjà assez, place aux petits nouveaux : cette année la jeune bruxelloise Marie Adam Leenaerdt n’a cessé de briller, entre sa participation au prix LVMH et celui de l’Andam, son défilé au terminal nord qui aura marqué les esprits ou encore celui pour sa collection FW24 en septembre dernier, présentéeentre les tables d’un café typique parisien. Elle a d’ailleurs remporté le prix Emerging talent of the year jeudi dernier au Belgian Fashion Awards. Un autre nom qui a frolé toutes les lèvres des fashion en 2024 et qui semble bien décidé à raflé tous les prix est celui d’Ester Manas, un duo franco-belge, actuellement finaliste du concours australien woolmark, après avoir remporté le prix Galeries Lafayette au festival de Hyères en 2018, ainsi qu’une place en finale au prix LVMH et l’Andam. Meryll Roge, quant-à-elle, ancienne responsable du design féminin chez Dries Van Noten, est rentrée du Belgian Fashion Award le prestigieux prix du Designer of the year à la main. À ses côtés lors de cette édition du concours, on retrouvait également Julie Kegels, qui a fait son entrée au calendrier parisien cette saison et le jeune Romain Bichot, créateur chez Balenciaga, découvert au Festival d'Hyères en octobre. Niveau bijoux, Stéphanie d'Heygere, créatrice de bijoux travaillant notamment avec Jil Sander, Vêtements, Louis Vuitton, Jacquemus et Jean Paul Gaultier, a reçu le prix des Accessoires. Un palmarès dominé par les femmes, qui promet en tout cas un avenir toujours plus brillant pour la Belgique, son avant-gardisme légendaire et ses pépites (pas que de chocolat) fashion.