Avec « Through the Keyhole », Schiaparelli conquit l’Asie

Schiaparelli, célèbre pour son audace et son style surréaliste, pose ses valises à Shanghai avec un pop-up inédit qui défie les codes traditionnels du retail. Avec Through the Keyhole, la Maison de couture va au-delà d’un simple espace de vente en nous plongeant dans son univers onirique et extravagant. Installée au cœur du Plaza 66 jusqu’au 8 novembre, cette première adresse physique en Asie combine immersion artistique et expérience d’achat, offrant aux visiteurs un aperçu intimiste de l’ADN Schiaparelli. La Maison ne se contente pas de vendre, elle raconte une histoire, celle d’une créativité intemporelle qui s’exprime à travers des symboles iconiques comme la serrure dorée, rappel constant de son penchant pour le mystère et l’inattendu.

Dans cet espace sculptural, chaque détail semble porter référence aux salons parisiens du 21 place Vendôme, le fief historique de Schiaparelli. La scénographie transporte les visiteurs dans une atmosphère à la fois intime et théâtrale, avec une moquette sombre et des moulures crème qui évoquent l’élégance rétro des années 30. En partenariat avec le designer Daniel Roseberry, couronné récemment au CFDA Awards, Schiaparelli expose ici des pièces uniques de haute couture, présentées dans des vitrines comme des œuvres d’art. Vidéos et guides passionnés enrichissent cette expérience, plongeant les visiteurs dans l’univers de la marque, mêlant l’héritage d’Elsa Schiaparelli et l’innovation contemporaine de Roseberry. Ce concept hybride d’expo-retail se veut une célébration visuelle de la Maison, alliant admiration et acquisition.

Pour Schiaparelli, cette incursion en Asie ne semble pas se diriger vers une expansion massive mais bien un choix stratégique axé sur la rareté et le prestige. Delphine Bellini, directrice générale, affirme que l’intention n’est pas d’inonder le marché, mais de choisir des emplacements-clés où chaque boutique devient un écrin exclusif. Outre ce pop-up unique en Chine, la Maison ne compte que quelques adresses permanentes, notamment chez Harrods à Londres ou Bergdorf Goodman à New York. Cette approche exclusive, pensée pour séduire une clientèle en quête de pièces rares, conforte Schiaparelli dans son image de marque établie. Schiaparelli est-elle en train de poser les bases d’un nouveau modèle du luxe en Asie, en anticipant les attentes d’une clientèle chinoise connue pour être assoiffée de rareté et d’expériences uniques ?