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La saison du manteau cocon est officiellement ouverte

Pourquoi se contenter d’une doudoune et d’une grosse écharpe quand on peut se faire englober par son manteau

La saison du manteau cocon est officiellement ouverte Pourquoi se contenter d’une doudoune et d’une grosse écharpe quand on peut se faire englober par son manteau

Si le cocon, symbole de confort, familiarité mais aussi de naissance et renouveau était autrefois presque automatiquement associé aux animaux et aux petites bêtes peu ragoûtantes en particulier, les choses aujourd’hui ont bien changé. Bien loin de l’image de larve en pleine croissance, il semblerait que le cocon et tout ce qu’il représente soit en train de prendre une tournure glamour, grâce à de nombreux créateurs qu'il a inspiré lors de la dernière fashion week. Les derniers en date à confirmer cette tendance sont Rick Owens et Moncler, avec leur collection en collaboration qui nous fait nous demander pourquoi se nous devrions nous contenter d’une simple doudoune quand des vestes semblables à des chrysalides offrant chaleur, confort et style avant-gardiste mais douillet de la sorte existent. 

Pourtant ni Rick Owens ni Moncler ne sont les premiers à ramener ce phénomène de la nature sur les podiums de la Fashion Week ou dans les studio des photographes de mode. En fait, son histoire remonte au 19ème siècle, alors que la mode à la française comme on la connaît aujourd'hui faisait ses premiers pas, avec le créateur Paul Poiret grand pionnier de la mode française et d'ailleurs. Car Si Charles Frederick Worth est considéré comme le fondateur de la haute couture, Poiret est reconnu pour l'avoir complètement transformée. Alors que le corps de la femme devait être (selon les codes de l’époque) représenté tel un sablier, la taille se voulant marquée et les formes soulignées, Paul Poiret lui, ennuyé du manque de créativité et d’une façon de s’habiller toujours similaire, décida de créer une mode différente, innovante, voire révolutionnaire. Sa fascination pour l’Orient, ses tissus, ses vêtements et ses saveurs ramènera en France un peu de ses couleurs, et c’est ainsi qu’il créera, en plus de ses pantalons « de harem » et ses turbans, le manteau cocon, une veste volumineuse semblant prête à engloutir quiconque aurait le courage de s’y cacher. 

Bien que la marque de Paul Poiret n’ai pas survécu à la guerre mondiale et aux diverses crises qui en découlèrent, le manteau cocon lui, non seulement survécu mais devint au fil des siècles et des collections de plus en plus présent. Il était d’ailleurs le point de départ de la collection ss25 de Courrèges, présentée à Paris en septembre dernier. Une collection qui s’articulait entièrement autour de cette idée de développement, de découverte, pour finir par la tant attendue éclosion. Quelques semaines plus tôt, lors de la fashion week de New York qui inaugurait le mois de la mode, la maison Alaïa quant à elle faisait défiler des silhouettes duveteuse dans lesquelles on aurait bien plongé la tête pour y trouver un peu de réconfort, déclinées en crème, rose et bleu, ainsi qu’une ribambelle de doudounes aux dimensions exubérantes. Et bien que le défilé Balenciaga, toujours pour la collection ss25 était inauguré par des silhouettes légères en lingerie trompe-l’oeil, les grosses vestes cocons n’ont pas non plus manqué à l’appelle, qu'elles soient cropped, longues, en noir ou kaki, avec ou sans capuche. Margiela, Dries Van Noten, Vaillant, Bottega Veneta, … la liste de maisons qui ont choisi d’honorer la tendance au cours des années et d’affronter l’hiver de la façon la plus agréable possible est interminable. Et au vu des températures qui se font de plus en plus basses, on les comprends et surtout, on les remercie.