L’inflation a réduit le budget mode des Français
Qui délaissent les dépenses non-essentielles et revoient leurs priorités de consommation
29 Octobre 2024
Même si « la crise inflationniste est derrière nous », selon les dires de Bruno Lemaire en décembre dernier, la flambée des prix continue d’impacter les attitudes de consommation des Franciliens. Selon le rapport du Boston Consulting group sur les tendances d’achat de quelques pays européens, au cours du premier semestre de l’année, la population française a réduit ses dépenses dans la mode (-38%), dans les snacks (-30%) et dans la consommation d’alcool (-24%). Des chiffres relativement plus élevés que la moyenne européenne qui tourne autour des -20% pour le budget habillement et de -15% pour celui des snacks et des spiritueux. Ces données confirment la baisse de pouvoir d’achat générale de la classe moyenne depuis la crise du Covid qui l’oblige à réduire ses dépenses non-essentielles et à se tourner vers des marques bon marché. Cette tendance à la déconsommation a affecté et affecte encore aujourd’hui de nombreux secteurs, tels que la mode qui enchaîne des chiffres d’affaires décevants. Cependant, les résultats concernant la consommation de produits de luxe se sont montrés intéressants: même si la consommation de luxe a décliné de 23%, 17% des acheteurs ont déclaré dépenser davantage dans le luxe, en payant des prix plus élevés ou en achetant auprès des marques plus onéreuses.
D'après l'enquête, les Français anticipent devoir continuer à se serrer la ceinture durant la seconde moitié de l'année, en raison de la hausse persistante des prix, tandis que les salaires et les économies risquent de stagner, voire de diminuer. Les résultats révèlent également que les Européens sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de l'industrie de l'habillement et adoptent des pratiques durables pour réduire leur empreinte carbone. Par exemple, les Français réduisent leurs achats de vêtements, tandis que les Danois privilégient le recyclage de vêtements usagés, et les Allemands s'orientent vers la réparation de vêtements anciens pour prolonger leur durée de vie. Cependant, seuls 11% des consommateurs français ont déclaré être prêts à payer davantage pour des produits plus verts. Le cabinet Boston Consulting observe qu’il existe un décalage entre la conscience écologique et la volonté d'agir sur la problématique en changeant les habitudes de consommation. Dans ce contexte de crise, les marques doivent donc faire preuve de créativité pour persuader les consommateurs que leurs produits justifient pleinement leur investissement. Dans ce cadre, la firme américaine recommande notamment de localiser les produits, d’adopter une tarification dynamique ou encore de rendre les promotions hyper-personnalisées.