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Le marché noir des invitations à la fashion week explose sur internet

Quand le luxe devient hors de prix, même en coulisses

Le marché noir des invitations à la fashion week explose sur internet Quand le luxe devient hors de prix, même en coulisses

À chaque fashion week, une horde d’amateurs de mode s’attroupe aux portes des défilés dans l’espoir désespéré de dénicher une invitation en dernière minute pour pouvoir assister aux spectacles des marques de luxe les plus prisées. Les invitations sont considérées comme un graal, car il s’agit du seul moyen pour accéder aux rangs privilégiés des runways aux côtés des professionnels de la mode, des célébrités et des influenceurs. Face à la détresse des personnes exclues, des détenteurs d’invitations ont saisi une opportunité financière croustillante en revendant les cartons sacrés à un prix d’or. Ainsi, un véritable marché noir s’est développé où les prestataires revendent des invitations via des story Instagram uniquement visibles aux «amis proches», des messages Whatsapp ou Signal. Bien que la pratique ne soit pas nouvelle, en cette édition parisienne, les prix ont atteint des sommets hallucinants. En effet, il fallait débourser 9 500€ pour assister au show Yves Saint Laurent, 8 000€ pour celui de Sacai et 6 500 € pour Zimmermann.

@ly.as0 Very cool !! Wish the show was as good as the invite tho #mfw #mm6 #invitation son original - lyas

Selon les journalistes de Glitz, ce sont les «personal shoppers», conseillers en images en français, qui sont derrière ce business hyper lucratif. Dans un contexte où l’industrie du luxe voit gris, les marques collaborent de plus en plus avec ces conseillers dotés d’un vaste réseau de relations qui leur rapportent jusqu’à des dizaines de milliers d’euros par mois en chiffre d’affaires. Pour les remercier, les maisons leur offrent des bénéfices en nature dont les fameuses invitations qu’ils sont censés distribuer à leurs loyaux clients. Mais au vu des profits généreux, il devient de plus en plus compliqué de résister à la tentation. 

Cette pratique controversée avait déjà créé un tollé l’an dernier lorsque l’influenceur Louis Pisano avait publié sur X, un screenshot d’une story Instagram privée d’un VIC (Very Important Customer) Manager où il est écrit: «Je peux offrir les défilés suivants (garantie d'être positionné dans les trois premiers rangs) incluant le red carpet et la soirée», avec «prix et détails sur demande». Parmi les marques proposées, figurent Dries Van Noten, Balmain, Rabanne, Givenchy, Alexis Mabille, Elie Saab, Balenciaga, Casablanca, Y Project, Louis Vuitton, Miu Miu et Chanel. Dans sa publication, qui a été vue plus de 200 000 fois, Pisano explique qu’il s’agit d’un petit boulot à côté extrêmement lucratif. L'avènement des réseaux sociaux a permis à un large public de découvrir les défilés de la fashion week et de vivre l'événement comme s'ils y étaient. Cette accessibilité virtuelle attise encore davantage l'envie de nombreux spectateurs de participer en personne, alimentant l’avidité de ce marché noir qui n’a pas l’air de s’arrêter.