Pierpaolo Piccioli va-t-il rejoindre Fendi ?

Le jeu des chaises musicales continue. C'est maintenant au tour de Pierpaolo Piccioli qui, après avoir quitté Valentino, se retrouve avec une renommée mondiale, un parcours exceptionnel et trop de temps libre pour un designer de son envergure. Il a déjà trouvé un nouvel emploi chez Bernard Arnault : selon Miss Tweed, l'un des oracles les plus fiables de la mode actuelle, Piccioli prendra la direction de Fendi, prenant vraisemblablement la place de Kim Jones. La nouvelle circulait depuis un certain temps dans les cercles sociaux romains, mais la rumeur semblait sans fondement et de nombreux noms avaient été évoqués. Celui de Pierpaolo Piccioli était le plus crédible cependant, étant donné que le designer originaire du Latium a toujours travaillé à Rome, et les principales marques basées à Rome sont justement Valentino et Fendi. Désormais, ce qui est rapporté par Miss Tweed semble être une confirmation non officielle – l'annonce officielle pourrait raisonnablement arriver plus tard dans l'année en vue d'un début lors de la prochaine Milan Fashion Week ou plus probablement à la Couture Week de l'été prochain - du moins ce sont les délais les plus plausibles.

Dans le rapport annuel de 2023 publié en mars dernier, LVMH mentionne à plusieurs reprises Fendi, ce qui nous permet de deviner les raisons pour lesquelles la famille Arnault aurait pu opter pour un changement de directeur créatif. La croissance de la marque est citée parmi les principaux objectifs stratégiques du groupe (aux côtés de Celine, Loewe et Loro Piana, qui sont censées idéalement atteindre le même niveau que Dior), tandis que dans la liste des faits marquants de l'année, la performance de Fendi est la seule définie par une expansion massive du réseau de magasins sans mentionner ses performances commerciales : Loewe affiche en effet une «forte croissance», Celine une «année record» et Loro Piana «un élan excellent et a gagné des parts de marché». L'absence de mention de la croissance de Fendi laisse supposer que la marque n'a pas atteint les objectifs de croissance escomptés par le groupe. Une hypothèse possible, en tenant compte du buzz qui entoure actuellement la marque et de la nomination « en interne » de Kim Jones comme directeur créatif du prêt-à-porter féminin, était de penser à une période d'interrègne et d'expérimentation durant laquelle on essaierait de comprendre comment stimuler la croissance de la marque dans les catégories du prêt-à-porter et de la haute couture, en attendant de sélectionner un directeur créatif plus à même d'interpréter l'histoire de la marque.