Histoire des ballerines Brigitte Bardot
Des ruelles de St-Tropez aux rues de Paris
19 Août 2024
Actrice, chanteuse, mannequin, activiste pour la cause animale et icône française des années 60 : Brigitte Bardot en a porté des casquettes différentes tout au long de sa carrière. Mais celle qu’elle a peut-être portée avec le plus de naturel et parfois même sans s’en rendre compte, c’est celle de muse. Adorée par Yves Saint Laurent, adulée par Alain Delon, partenaire de chant de Serge Gainsbourg, maîtresse de divers acteurs, c’est pourtant de ballerines dont nous allons parler aujourd’hui. Car oui, en plus de pouvoir attribuer à l’actrice française la découverte et la popularisation de la tarte tropézienne, c’est également grâce à elle que les rues de Paris et autres villes françaises abondent aujourd'hui de petites paires de ballerines de toutes les couleurs, autrefois réservées exclusivement aux petits rats d’opéras et aux salles de danse. Retour sur les ballerines Brigitte Bardot , leur histoire et leur popularisation.
L’histoire commence à Saint-Tropez, en 1956. Brigitte Bardot, ancienne danseuse mais déjà très it-girl et à la pointe de la mode, a du mal à déambuler paisiblement dans les rues de la French-Rivera peu adaptées aux chaussures à talons, faites de pavés et de descentes. Ni une ni deux, l’actrice va se tourner vers la boutique Repetto qu’elle avait l’habitude de solliciter pendant ses années danse classique, leur demandant de lui créer un modèle souple et adapté à la marche. C’est donc sous la chaleur toride du sud de la France et en au doux son d'un petit «do you do you Saint-Tropez» que les ballerines portées en tant que chaussures de ville virent le jour. Le modèle appelé alors Cendrillon fut très vite rebaptisé Brigitte Badot et fur propulsé sous le feu des projecteurs dans le film Et dieu créa la femme, lançant officiellement la tendance à l’internationale. Son compagnon de scène (et un peu de vie, malgré qu’elle ait affirmé ne jamais en avoir été amoureuse) Serge Gainsbourg a d’ailleurs lui aussi succombé au charme Repetto, en faisant du modèle Richelieu Zizi son emblème.
Mais ce qui fait le succès des ballerines Repetto c’est aussi leur qualité et leur caractère unique. En effet, la magie des repetto vient également de la manière dont elles sont conçues : d’abord à l’envers, la chaussure est cousue autour de la semelle avant d’être retournée une fois le tout sécurisé. La chaussure est ensuite placée sur une forme en bois, où elle posera pendant quelques heures afin de prendre sa forme finale. Un processus qui donne une chaussure souple et malléable, qui s’adapte à n’importe quelle forme de pied. Mais bien qu’il s’agisse d’une marque de ballet, repetto à très vite montré sa volonté de se faire une place dans le monde de la mode et de proposer un twist fashion aux tutus et aux pointes roses poudrées. Dès 2002, la marque entame des collaborations avec d'autres Maisons comme Issey Miyake (dans le but de toucher la clientèle asiatique), enchaîne avec Comme des Garçons et Marine Serre. La dernière en date est la collaboration entre Repetto et Jacquemus, sortie en janvier dernier faisant partie de la collection Les Sculptures du jeune créateur Marseillais, dans laquelle il réinterprète l’intemporel Richelieu Zizi dans un jeu géométrique inédit.
Brigitte Bardot en fait ses chaussures préférées, les porte avec des pantalons moulants de type capri et des débardeurs en coton décolletés, des mini-robes et des jupes amples, les enlève sur la plage et les remet tout aussi naturellement une fois la journée terminée. Le phénomène de la chaussure à enfiler est inévitable : les femmes adorent la ballerine que Brigitte Bardot a fait faire une paire sur mesure et qui est ensuite devenue accessible à tous. Aujourd'hui encore, l'un des souvenirs les plus emblématiques à acheter lors d'un voyage à Paris ou en ligne sont les chaussures de Brigitte Bardot, religieusement rouges indigo vernies. Une occasion de repartir avec une petite partie d’histoire mais surtout un indispensable mode qui reviendra toujours, à assortir avec une belle robe vichy pour un picnic ou encore des capri pants et un bandeau dans les cheveux pour un apéro en ville.