Burberry renvoie son ancien PDG «avec effet immédiat»

Burberry a annoncé aujourd'hui la nomination de Joshua Schulman en tant que nouveau directeur général, remplaçant ainsi Jonathan Akeroyd, qui quittera la marque avec effet immédiat d'un commun accord avec le conseil d'administration. Schulman, âgé de 52 ans, a immédiatement pris ses fonctions, prenant la direction de la marque à une conjoncture historique très difficile : d'une part, il y a la crise de la marque elle-même, en retard sur de nombreux objectifs de croissance économique et avec une stratégie à revoir ; d'autre part l'état de la mode anglaise, pénalisée par l'abolition du shopping duty-free pour les touristes et, enfin, il y a le ralentissement mondial de la consommation de luxe. Un détail fondamental : les fonctions précédentes de Schulman étaient chez Michael Kors et Coach, deux marques américaines souvent indiquées comme un modèle à suivre dans le domaine de ce luxe plus accessible qui a fait, spécialement de la seconde ces dernières années, un business très rentable. Si Burberry décidait de corriger sa stratégie de déplacement vers l'ultra-luxe pour redevenir la version anglaise de Coach mais aussi de Ralph Lauren, en récupérant peut-être la division en lignes, elle pourrait avoir de sérieuses possibilités de croissance étant donné sa reconnaissance très élevée.

Chez Coach, Schulman a été président de la marque et a joué un rôle crucial dans la multiplication de ses revenus, en la repositionnant intelligemment sur le marché. Schulman a également été président de Bergdorf Goodman pendant cinq ans, se familiarisant avec les mécanismes du marché de la mode commerciale et ses dynamiques. De 2007 à 2012, Schulman a occupé le poste de CEO de Jimmy Choo à Londres, tandis que dans le passé, il a occupé des rôles clés chez Yves Saint Laurent en tant que vice-président exécutif des ventes et du merchandising à l'échelle mondiale et chez Gucci en tant que directeur mondial du prêt-à-porter féminin. Son salaire a également été dévoilé : 1.200.000 livres par an, avec la possibilité de primes de 100 % de son salaire, avec un maximum de 200 % du salaire s'il atteint ses objectifs. En outre, il recevra une prime de 162,5 % de son salaire dans le cadre du plan d'actionnariat de Burberry. Toutefois, Akeroyd ne sera pas éligible à un bonus pour l'exercice financier en cours et toutes les primes d'actions non acquises expireront complètement. Même si celle d'Akeroyd semblerait avoir été une sortie humiliante, avec un licenciement immédiat et sans le moindre bonus, le président de la marque Gerry Murphy s'est souvenu du lui en déclarant : «Je voudrais saisir cette opportunité pour remercier Jonathan Akeroyd pour sa contribution chez Burberry. Jonathan a défini une stratégie de croissance claire sur laquelle nous nous appuierons».