A Guide to All Creative Directors

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Saint Laurent ouvre un restaurant de sushis (et ça n'a aucun sens)

Quand mode et maki ne font qu'un

Saint Laurent ouvre un restaurant de sushis (et ça n'a aucun sens) Quand mode et maki ne font qu'un

Si la carrière d’Anthony Vaccarello se poursuit sans encombre, sans drama et sans participation (pour l’instant en tout cas) au grand jeu de la chaise musicale des directeurs créatifs contrairement à nombre de ses collègues de l’industrie, il semblerait que se limiter à créer des vêtements ne suffit plus. Alors que la culture du side-hustle devient de plus en plus tendance, mais surtout nécessaire, en 2025, et même les plus grands noms ne sont pas épargnés : contre toute attente et de manière complètement  random, Saint Laurent vient d'annoncer l'ouverture d'un restaurant de sushi dans son magasin Rive droite. 

Après Chanel et son bar à Tokyo, Louis Vuitton et ses restaurants intégrés dans ses magasins phares, comme celui du quartier Omotesando de Tokyo, ou encore Dior et son restaurant Monsieur Dior sur les Champs-Élysées, la gastronomie semble s’imposer comme la nouvelle discipline sur laquelle miser à tout prix pour les grandes marques de luxe. Si en ces temps de crise, on peut comprendre que Saint Laurent et Vaccarello aient besoin de chercher d’autres sources de revenus et d’ouvrir le champ des possibles, une chose dans ce projet reste toutefois peu compréhensible : pourquoi les sushis ? L’idée de proposer autre chose que du coq au vin ou de la quiche lorraine pour ne pas s'enfermer dans la catégorie clichée de la marque bien made-in-france et  bien savoir-faire à la française n’est pas à jeter, que du contraire, toutefois le projet de s’orienter vers la cuisine japonaise semble complètement aléatoire connaissant les racines de Saint Laurent. Contrairement à Coco Chanel, dont le lien avec la Chine et sa culture n’est plus à prouver, ni Anthony Vaccarello, ni la marque Saint Laurent, ni même Yves Saint Laurent lui-même n’ont un rapport particulier avec l’Asie, et encore moins avec sa cuisine. Au vu des origines algériennes du précurseur de la marque et de son amour pour le Maroc - l’une de ses muses principales et là où se trouve son fameux Jardin de Majorelle et le musée Yves Saint Laurent - mettre la cuisine maghrébine au centre de ce nouveau restaurant aurait été bien plus malin et sensé. 

Ce projet n’est pas la première activité complémentaire à la mode que Vaccarello impose chez Saint Laurent. En 2023, le créateur belgo-italien lançait Saint Laurent production, une maison de production cinématographique qui depuis deux ans n’a cessé de collaborer avec des grands noms du cinéma comme David Cronenberg, Abel Ferrara, Wong Kai War, Pedro Almodóvar, Bret Easton Ellis ou encore Gaspar Noé. Que de collaborations qui lui ont valu de nombreux prix et nominations alors que l’entreprise n’est en fait pas si vieille que ça. On doit à la maison de production par exemple des titres comme Emilia Perez, qui fait débat certes, mais qui a croulé sous les nominations et les prix lors de cette saison des récompenses qui n’est pas encore finie, ou encore Les Linceuls de David Cronenberg, qui a été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes cette année. Mais Anthony Vaccarello ne s’est pas limité à explorer seulement le septième art, il a également exploité le 5ème: la littérature. 

Déjà dans la boutique de Rive droite (qui commence décidément à bien se remplir), en février 2024, Vaccarello ouvrait Babylone, une librairie/concept store/galerie d'art faisant office de vitrine des intérêts et inspirations du créateur. Et en plus de ce petit centre culturel et littéraire personnel, Vaccarello lançait également Saint Laurent Éditions, une sorte de maison d’édition proposant des ouvrages photos alignés avec l’esthétique Saint Laurent, allant allant de la collaboration artistique de longue date avec Juergen Teller aux portraits de Zoe Kravitz et de Jeremy Allen White photographiés à l’argentique. La fièvre du side-hustle est donc loin d’être une nouveauté pour Vaccarello, qui s’amuse à varier les plaisirs depuis des années. Pourtant bien que l’idée de l’ouverture d’un nouveau point de rencontre axé autour de la nourriture  réinventée par la finesse de Saint Laurent soit une bonne idée en soi, pas sûre que les sushis soit la meilleure des exécutions. Mais qui sait, peut-être que Vaccarello dans ce nouveau projet se sentira comme un poisson dans l’eau.