Vedi tutti

En matière de galette des rois, les Français ont la couronne

Quand manier la frangipane devient une discipline à part entière

En matière de galette des rois, les Français ont la couronne Quand manier la frangipane devient une discipline à part entière

Qu’elle se déguste dans sa version plus classique, fruitée, ronde ou carrée, la galette des rois est une tradition qui se respecte à la table des Français depuis la nuit des temps. Si elle remonte en fait à une tradition païenne, dégustée par les romains durant la célébration du solstice d’hiver, qui la présentaient ronde et dorée comme le soleil, la galette des rois en aura fait du chemin depuis. Aujourd’hui, elle existe sous toutes les formes et de toutes les couleurs, passant de la caricature d’une pizza à des formes et des dessins précis jouant dangereusement avec les lois de la cuisson, se transformant en objet à photographier et en produit du marketing plutôt qu’en simple gâteau à déguster en famille le dimanche au coin du feu. À chaque épiphanie, les boulangers se creusent un peu plus les méninges : plus la galette est originale, plus elle peut être vendue chère et plus elle titillera la curiosité des clients. Toutefois, gare à ceux qui iront trop loin dans leur revisite et lui ferait perdre ses fondamentaux.

Si la règle veut que la galette des rois soit mangée le 6 janvier, elle pointe déjà le bout de son nez fin novembre, et ne disparaîtra pas avant au moins fin janvier. Et en plus d’étendre les dates de cette tradition, les Français n’hésitent pas non plus à la manger à plusieurs reprises : 64% de la population ne se contenterait plus d’une seule possibilité de tomber sur la fève. En tout, quelques 60 millions d’unité ont été consommées entre décembre et janvier. De quoi attirer la curiosité des marques d’habitude bien loin du domaine de la brioche, telles que Louis Vuitton, qui cette année encore proposait une galette des rois de luxe, réalisée par le chef Maxime Frédéric, à base de feuilletage viennois monogrammé, ganache fondante au chocolat et fève Vivienne en porcelaine. Pourtant les boulangeries et même les restaurants ne se laissent pas impressionner.

Le restaurant italien La felicità, situé dans le 13ème arrondissement de Paris, proposait cette année une galette des rois trompe-l’oeil, en forme de pizza, mariant la tradition française à celle du pays d’origine du restaurant et de ses patrons. Nina Metayer, quand à elle proposait une galette architecturale, aux détails rappelant les murs en pierre d’une église gothique, tandis que Le bristol présentait une galette décorée d’alvéoles, et que Yann Couvreur, à défaut d’y dessiner son renard signature, proposait une galette en forme de noisette. Cédric Grolet, qui nous a habitués aux trompes-l’oeil tous plus fous les uns que les autres, cette année, a décidé de faire un retour aux bases, en proposant des galettes classiques, à la crème de frangipane aux amandes. Si l’on sait que la galette des rois est une tradition suivie par 92% des ménages en France, avec ces déclinaisons, tous ces goûts, ces formes et ces couleurs, ont l’embarras du choix. Espérons qu’elles seront toutes aussi bonnes que belles.