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La Gen Z remet sa démission sur Whatsapp au grand dam de ses employeurs

Démissionner en un clic : le choc des générations au travail

La Gen Z remet sa démission sur Whatsapp au grand dam de ses employeurs Démissionner en un clic : le choc des générations au travail

La lettre de démission en vogue ces derniers temps auprès de la génération Z se compose de quatres mots: « déso et au revoir ». Un poste Threads d’un employeur affichant un screenshot d’une conversation WhatsApp dans laquelle un membre de la Gen Z remet sa démission à l'aide de quelques mots et une simple pièce jointe pdf est devenu viral, choquant les boomers sur les nouvelles manières de la jeune génération. La légende de la publication « Modern-day resignation : whatsapp sent, job ended » (en français « Démission moderne : message whatsapp envoyé, fin de l'emploi ») résume le ressenti des managers qui sont fatigués de travailler avec ces jeunes adultes qui ont vraisemblablement une définition différente du mot « professionnalisme ». Ce poste viral s’ajoute dans un contexte où la réputation de la Gen Z dans le monde de l’entreprise est loin de faire l’unanimité. Récemment, plusieurs médias dont Euronews ont relaté que les entreprises licenciaient les jeunes nouvelles recrues aussi rapidement qu’elles les engageaient. Les raisons sont diverses mais la cause principale de remerciement semble être le manque de motivation et le manque de professionnalisme, des traits souvent attribués aux jeunes d’aujourd’hui. Mais est-ce que la Gen Z est aussi paresseuse et impolie que ses aînés le font croire? 

@pasha I know you all secretly fantasize about this #comedy #jobs @vince.lam Dear Manager - Pasha Grozdov

Alors qu’à l’époque des baby boomers, faire des études et décrocher un CDI dans une bonne entreprise étaient des étapes de vie qui vous assuraient une qualité de vie décente avec un revenu raisonnable qui permettrait éventuellement d’acheter un bien et mener un quotidien sans trop se soucier de l’argent, la réalité est bien différente aujourd’hui. Avec la crise post-covid inflationniste, avoir un master, travailler à temps plein dans une grosse boîte ne vous garantit pas nécessairement un revenu stable et suffisant, causant du stress et de l’anxiété pour toute une partie de la population. Ajouté à cela, le changement climatique et la visibilisation accrue des injustices sociales, impulsent une véritable quête de sens. À quoi ça sert de travailler si nous ne pouvons même pas subvenir à nos besoins dans un monde qui est en train de brûler? 

@her.byuss ‘Thanks for the memories, but it’s time to vibe elsewhere’ #Wondherland #USSHer u guys are pretty wtf - ki

C’est dans ce cocktail explosif de pensées que les nouvelles générations doivent se soumettre aux règles traditionnelles du travail, avec souvent des cadres aînés qui ont une philosophie totalement contrastée sur la labeur. Dans un rapport de Deloitte datant de 2023, la moitié des répondants âgés de moins de 30 ans ont répondu que l’équilibre travail-vie privée était une priorité lorsqu'ils considèrent un job. Les jeunes sont de moins en moins enclins à accepter des environnements de travail toxiques et n’hésitent pas à quitter des positions qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. De plus, les récentes discussions ouvertes sur la santé mentale les poussent à protéger davantage leur bien-être plutôt que de faire des heures supplémentaires pour une promotion. Une attitude difficile à concilier avec les esprits plus anciens qui martèlent « le travail avant tout ». 

@socialhit_ I’m not a regular manager, I’m a cool manager ‍ #meangirls #genzmanager #marketinggirlies #tiktokmarketing #agencylife #officehumor #officememes #genzagency #worktok #genzworkplace IM NOT A REGULAR MOM. IM A COOL MOM. - emma.gabrielle13

Sur TikTok, les internautes racontent leurs anecdotes les plus folles sous le hashtag #corporatebullshit, mettant en lumière les attitudes toxiques qu’ils expériencent dans le cadre professionnel. Très populaires, certaines vidéos cumulent jusqu’à des millions de vues, une preuve malheureuse que de nombreuses personnes résonnent avec ces histoires. Il existe également une panoplie de contenus humoristiques qui met en scène des jeunes Gen Z remettant leur démission. Comme par exemple @imdrebrown qui remet son préavis de deux minutes pour dénoncer le fait que lorsque les entreprises licencient - aux États-Unis-, elles ne donnent aucun préavis. Ou encore @pasha qui rédige une lettre de démission ultra dramatique dans laquelle l’influenceur explique comment il a hâte de ne plus jamais retravailler dans cette boîte et qu’ils ne trouveront jamais un meilleur remplacement. Tout ceci, sous le couvert de l’humour, reflète une réalité moins amusante où les jeunes adultes ont du mal à trouver un emploi stable, bien rémunéré, avec un environnement sain où les employés sont traités avec éthique selon leur standard.