Une station de métro parisienne primée au «prix de la France la plus moche»
Quand Saint Lazare devient l’emblème de la lutte contre la pollution visuelle à Paris
05 Novembre 2024
Bien que Paris figure triomphante à la première place de n’importe quel classement des plus belles villes de France (n’en déplaise aux Lyonnais), tous ses recoins ne sont pourtant pas dignes d’appartenir au patrimoine de l’Unesco, certains sont même bien loins des clichés des petites rues où des peintres en béret exécute leur art bercé par La vie en rose d’Edith Piaf joué à l’accordéon. La station de métro de Saint Lazare en est l’exemple parfait. Comme chaque année, l’association Paysages de France organise le « prix de la France moche », visant à récompenser les endroits et attractions peu attirantes des quatre coins de la France. Et pour l’édition 2024, Paris, pourtant si belle et poétique (peut-être plus pour ses touristes que pour ses habitants), figure sur la liste. Malgré son surnom de ville lumière et ses 51 000 visiteurs par an, il semblerait que la capitale représente, aux yeux de l’association « un peu de la France moche ». L’année passée, c’était l’énorme bâche qui couvrait les travaux de la place Vendôme qui avait eu raison du statut de reine de beauté a ville. Cette fois, ce sont les panneaux publicitaires qui ornent le sol de la station de métro de Saint Lazare qui attribuent à Paris la première place dans la catégorie « mise en valeur du patrimoine ».
Prix de la France moche 2024 : le palmarès https://t.co/3hMJ5B82oF pic.twitter.com/yDj0vo6bi5
— Paysages de France (@PaysagesdeFranc) October 28, 2024
Si les couloirs de Saint Lazare voient tous les jours passer des milliers de passagers, parisiens comme touristes, ces panneaux bien placé stratégiquement parlant dérangent pourtant l’association dans sa lutte active contre la pollution visuelle. Et la station de métro n’est pas la seule à en être envahie. Dans son palmarès 2024, l'association distingue aussi Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) dans la catégorie « Pépinière de pubs » pour un alignement notable de panneaux publicitaires disposés dans des jardins le long d'une route. Maromme (Seine-Maritime) est épinglée dans la catégorie « Panneau en danger » pour un grand panneau publicitaire installé au bord de la rivière, tandis que la commune du Port, à La Réunion, remporte le prix « Triplé olympique » pour des publicités SFR placées en haut d’un pylône de télécommunications. Un bilan peu flatteur pour l'Île-de-France, qui compte deux des quatre lauréats du prix de la France moche.
Castelnaudary plus belle ? C'est manqué
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Surprise vote de @FPEnvironnement en faveur du projet décevant présenté par la commune (but why ?) concernant l'affichage #publicitaire pour les années à venir : Passez votre chemin ! @OTCastelnaudary pic.twitter.com/UQ3to7ALEN
Bien loin de se moquer ou d'avoir la critique facile, le collectif voit son palmarès comme une façon de « s’interroger sur la place occupée par la publicité dans les espaces dédiés aux déplacements des voyageurs » afin de « ne pas s’habituer à la laideur. » Son objectif n’est pas de descendre la France et ses endroits moins attirants mais bien « d'ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité devant des zones commerciales tentaculaires, des rues saturées de panneaux publicitaires ou une bétonisation galopante ». Peut-être que si l’on y réfléchit bien, ce n’est pas une mauvaise chose qu’il existe des associations qui partent à la chasse à la laideur et font en sorte que la France reste jolie et authentique, en toute circonstance.