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Or olympique ou médaille en plastique ?

À la veille des Jeux Paralympiques, la traque contre les fausses médailles et les produits dérivés s’intensifie

Or olympique ou médaille en plastique ?  À la veille des Jeux Paralympiques, la traque contre les fausses médailles et les produits dérivés s’intensifie

À quelques jours du coup d'envoi des Jeux Paralympiques, l'effervescence à Paris ne se limite pas aux athlètes en lice. Les autorités françaises sont en alerte maximale, mais pas seulement pour sécuriser les événements sportifs. Un problème inattendu fait surface : des médailles olympiques qui semblent de piètre qualité et une marée de produits dérivés contrefaits qui inonde la capitale. Le scandale a éclaté lorsque Nyjah Huston, grand nom du skateboard, a dévoilé sur Instagram une médaille de bronze bien loin de l’éclat qu’on attend d’un prix olympique. Ce médaillé de 2024, au sommet de son art avec ses 15 médailles d’or aux X Games et ses six titres mondiaux, a été sidéré par l'état de cette dernière. Après seulement quelques jours, la précieuse récompense, censée symboliser l’excellence sportive, montrait déjà des signes inquiétants d’usure.

Des médailles qui rouillent déjà ?

@bleacherreport Nyjah’s bronze medal was looking rough (via nyjah/IG) #olympics #olympics2024 #paris2024 #sports original sound - bleacherreport

«Ces médailles olympiques ont l'air super quand elles sont toutes neuves», a-t-il écrit dans une story Instagram. «Mais après les avoir laissées sur ma peau avec un peu de sueur et les avoir prêtées à mes amis pour le week-end, elles ne sont apparemment pas de la meilleure qualité. Regardez-moi ça, c'est rugueux. Même l'avant commence à s'écailler. Il faudrait peut-être revoir la qualité des médailles.» Une médaille olympique qui rouille après quelques jours d’utilisation ? Si l’on en croit la réaction des internautes, Huston n'est pas le seul à se poser des questions sur la qualité de ces symboles sportifs. Cette situation pourrait-elle ternir l’image des Jeux de Paris 2024 ? Face à la polémique, le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 s’est voulu rassurant. Un porte-parole a déclaré que des médailles de remplacement seraient envoyées aux athlètes concernés. «Nous travaillons en étroite collaboration avec la Monnaie de Paris, responsable de la production et du contrôle qualité des médailles, ainsi qu'avec le Comité national olympique de l'athlète concerné, pour expertiser la médaille et comprendre les circonstances et la cause du dommage», a-t-il précisé. Mais malgré ces assurances, l’incident soulève des interrogations sur la durabilité des médailles fabriquées pour l'événement. Bien que les médailles de bronze soient traditionnellement faites d’un alliage de cuivre, de zinc et d'étain, leur composition exacte reste secrète. Or, la qualité de cet alliage peut varier, surtout si des matériaux moins coûteux ont été utilisés, accélérant ainsi leur dégradation.

 

Les contrefaçons : un autre casse-tête pour Paris 2024

@boucharaavocats Saisie record : 145 000 contrefaçons des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 découvertes en banlieue parisienne ! Maillots, goodies, fausses médailles... L'opération « Héraclès » frappe fort. #Paris2024 #Contrefaçon #JeuxOlympiques #contrefacon son original - Bouchara & Avocats

Alors que les médailles officielles sont scrutées de près, une autre menace pèse sur l’intégrité des Jeux : les contrefaçons de produits dérivés. Casquettes, tee-shirts, porte-clés, fanions… rien n’échappe à l’appétit des faussaires. Depuis décembre 2023, les douanes françaises ont saisi pas moins de 500 000 contrefaçons, dont certaines tentaient même de reproduire les médailles olympiques. Mais contrairement aux originaux, ces fausses médailles ne parviennent même pas à imiter l’aspect extérieur des récompenses officielles. Florent Nourian, chef du bureau de la lutte contre les trafics et la criminalité organisée, n’en revient pas de l’ampleur du phénomène. «Les fausses médailles olympiques ne sont pas du tout ressemblantes, comme vous pouvez le voir», a-t-il expliqué en parcourant les étagères remplies de faux produits. La saisie record de 145 000 contrefaçons en une seule opération témoigne de l’ampleur de la tâche qui attend les forces de l’ordre à l’approche des Jeux Paralympiques. Heureusement, la lutte contre la contrefaçon ne faiblit pas. Lors de la quinzaine olympique, une présence policière accrue autour des sites de compétition a permis de contenir la diffusion de faux produits, empêchant ainsi la vente à la sauvette et sur les marchés. Mais avec l’afflux de nouveaux visiteurs pour les Jeux Paralympiques, la vigilance reste de mise. Les douaniers continuent de fouiller les ports, les aéroports et les entrepôts pour stopper l’arrivée de nouvelles contrefaçons.

 

Une menace pour l’image des Jeux

Les produits dérivés font partie intégrante de l’expérience olympique, permettant aux fans de repartir avec un morceau de l’histoire. Mais la prolifération des contrefaçons ternit non seulement l’image des Jeux, mais pose également un risque pour les consommateurs, qui risquent de se retrouver avec des produits de mauvaise qualité, voire dangereux. Pour Paris 2024, l’enjeu est double : garantir des souvenirs authentiques et protéger la réputation des Jeux, qui se veulent exemplaires à tous les niveaux. À cet égard, la qualité des médailles et des produits dérivés doit refléter l’excellence du sport qu’ils célèbrent. Alors que les Jeux Paralympiques s’apprêtent à démarrer, cette affaire rappelle à quel point l’organisation d’un événement mondial est un défi colossal. Entre la nécessité d'assurer des standards de qualité irréprochables pour les récompenses olympiques et la lutte incessante contre les faussaires, les responsables de Paris 2024 ont du pain sur la planche. Car au-delà des podiums et des records, ce sont ces symboles qui resteront gravés dans les mémoires bien après que la flamme olympique se sera éteinte.