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La baignade dans la Seine : moquée mais enfin inaugurée

L’initiative d’Amélie Oudéa-Castera devance Anne Hidalgo et enflamme les réseaux sociaux

La baignade dans la Seine : moquée mais enfin inaugurée   L’initiative d’Amélie Oudéa-Castera devance Anne Hidalgo et enflamme les réseaux sociaux

Il faut le dire, la scène avait tout d'une comédie involontaire. Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques, en combinaison de plongée, glissant maladroitement sur les pavés humides avant de se retrouver dans la Seine. Une chute peu glorieuse pour une tentative pourtant symbolique. Et les réseaux sociaux, ces impitoyables arbitres du ridicule, ne se sont pas privés de commenter l'incident avec un humour acéré. Elle l'avait promis : à quelques jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, elle plongerait dans la Seine pour démontrer que le fleuve, autrefois symbole de pollution, est désormais suffisamment propre pour accueillir des épreuves de triathlon et de natation en eau libre. Le choix de l'emplacement, près du pont des Invalides, n'était pas anodin. C'est là que se dérouleront ces compétitions tant attendues. « Elle est douce, elle est bonne : 20 degrés », a-t-elle confié au micro de BFMTV, après sa baignade. Une température presque méditerranéenne pour un fleuve parisien longtemps réputé insalubre. L’ancienne tenniswoman, manifestement plus à l’aise sur la terre battue, a pourtant réussi à nager dans une eau dont la qualité a été âprement disputée. Car derrière cette initiative, il y a quatre ans de travail acharné par les services de l'État et les collectivités locales. Des investissements massifs ont été réalisés pour dépolluer la Seine et la rendre baignable, un objectif ambitieux fixé dès l'attribution des JO à Paris. « Bonheur total, engagement tenu [...] ça y est, on l’a fait ! », s'est réjouie la ministre, sans se douter que sa chute ferait autant parler qu'elle-même.

Les réseaux sociaux, toujours prompts à saisir l’ironie et la maladresse, se sont délectés de cet instant et les internautes s’en sont donnés à coeur joie. « Son passage à l'hôpital sera médiatisé aussi j'espère ? » a ironisé un utilisateur de X (anciennement Twitter), tandis qu'un autre ajoutait : « Elle a tenu promesse, espérons que l'hôpital ne soit pas sa prochaine étape ! ». Les commentaires sarcastiques se sont multipliés, certains évoquant même une potentielle diarrhée foudroyante après cette immersion. Le compte officiel de Winamax y est allé de sa petite pique en postant une photo de Gollum, personnage iconique du Seigneur des Anneaux, avec en légende : « Franchement ça va, aucun effet secondaire ». Il faut dire que l’image de la ministre glissant sur les pavés avant de s’élancer dans l’eau a quelque chose d’involontairement comique. Les réseaux sociaux, qui raffolent de ce genre de moments, ont rapidement transformé cet événement symbolique en une farce nationale. Pourtant, derrière ces moqueries se cache une réalité plus sérieuse : celle des efforts colossaux pour rendre la Seine baignable, chose qui n’a pas été une mince affaire. Les analyses bactériologiques pratiquées récemment ont montré des résultats conformes aux seuils européens, autorisant ainsi la baignade. La teneur en bactéries fécales, notamment E.Coli, a été réduite de manière significative grâce à des infrastructures de traitement de l'eau modernisées et à des mesures strictes de contrôle de la pollution.

Cependant, cet équilibre reste précaire. La météo, capricieuse, a un impact direct sur la qualité de l'eau. Des précipitations importantes peuvent rapidement augmenter les niveaux de pollution, rendant la baignade à nouveau dangereuse. Pour pallier ce risque, des bassins de rétention d'eau ont été construits afin de contrôler les déversements en cas de fortes pluies. C'est un défi permanent, mais les autorités locales et nationales semblent prêtes à le relever pour les Jeux. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a elle aussi prévu de se jeter à l'eau, littéralement, le 17 juillet. Sa baignade sera un autre moment médiatique destiné à montrer aux Parisiens et au monde entier que la Seine est désormais propre et sûre. « Je ne vous dis pas qu’on est très sereins vu la météo, mais on n’a pas d’inquiétude sur la capacité à tenir les compétitions à date », a déclaré Pierre Rabadan, adjoint aux JO et à la Seine, sur RFI. Cette déclaration souligne bien les incertitudes liées aux conditions climatiques, mais aussi la détermination des autorités à garantir la tenue des épreuves dans de bonnes conditions. Anne Hidalgo, tout comme Amélie Oudéa-Castéra, utilise ce geste pour renforcer la confiance du public dans les préparatifs des Jeux. Initialement prévue pour le 24 juin mais repoussée au 17 juillet, l'annonce du plongeon de la maire de Paris a aussi provoqué une réaction surprenante sur les réseaux sociaux. Un hashtag au nom particulièrement fleuri, #JechiedanslaSeinele23juin, ayant fait surface. Né d'une blague, il incitait les internautes à déféquer dans la Seine le jour de la baignade d'Anne Hidalgo, dans une tentative de saboter l'événement. Cette initiative scatologique, lancée par des trolls souvent opposés à la maire de Paris, a pris une ampleur surprenante, avec des discussions logistiques pour rendre l'idée réalisable. Depuis, le mouvement a perdu en popularité et les risques d’amendes en ont dissuadé plus d’un. 

@trynafindmyname

Elle est douce

оригинальный звук - 1annaVerse

Au-delà des Jeux Olympiques, la dépollution de la Seine représente un héritage pour les générations futures. Rendre le fleuve baignable, c'est offrir aux Parisiens un espace de loisirs supplémentaire, un lieu où, comme chez nos voisins scandinaves, ils pourront se détendre et se rafraîchir en plein cœur de la ville. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront sans doute marqués par de nombreux moments forts, mais la baignade dans la Seine restera l'un des gestes les plus emblématiques. Malgré les moqueries, malgré les chutes, il est important de reconnaître le courage et la détermination des personnes impliquées dans ce projet.