Pourquoi la reconstruction de Notre-Dame est plus problématique que prévu

Un jour tranquille d'avril 2019, les Parisiens et le monde entier observaient avec horreur et stupeur la cathédrale Notre-Dame, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, engloutie par les flammes. Le toit magnifique de la cathédrale et sa structure de support en chêne vieux de 800 ans étaient essentiellement détruits lorsque la flèche principale, composée de 750 tonnes de chêne revêtu de plomb, s'est effondrée dans les flammes et a atterri sur le toit en bois. De nombreux éléments de l'église ont été détruits ou endommagés, y compris les célèbres statues de gargouilles qui regardent les visiteurs d'en bas, la relique de la Couronne d'Épines et le tabernacle. En effet, l'un des piliers principaux de la ville, une attraction touristique, et un symbole historique, avait été presque entièrement détruit. Cependant, les efforts de reconstruction ont été rapides et des promesses de dons ont afflué, venant de certains des magnats d'affaires les plus riches de France. François Pinault a promis 100 millions d'euros, Patrick Pouyanné de Total Énergie a fait de même, Bernard Arnault de LVMH a promis 200 millions d'euros, tout comme la Fondation Bettencourt Schueller de la fortune L'Oréal, entre autres fondations , tant en France qu'à l'étranger. Au total, environ 825 millions d'euros ont été collectés, la majeure partie de cette somme allant bien sûr aux efforts de restauration, mais aussi aux courageux travailleurs qui s'aventurent régulièrement dans la structure pour accomplir le travail minutieux nécessaire, et à la surprise de beaucoup, des améliorations modernisées, une initiative qui ne plaît pas à tous.

Une restauration modernisée

Plus récemment, le président Emmanuel Macron a visité le chantier de construction, promettant que les travaux étaient en cours pour que Notre-Dame soit ouverte au public le 8 décembre 2024, cinq ans et sept mois après l'incendie. Malheureusement, elle ne sera pas ouverte à temps pour les Jeux Olympiques de cet été, un coup dur car les touristes afflueront dans la ville, cherchant probablement à occuper leur temps libre en explorant le monument reconstruit de 860 ans. «D'ici aux Jeux Olympiques (en juillet), nous prévoyons de démonter les échafaudages de la partie supérieure de la flèche et d'avoir terminé une grande partie de la toiture, afin que les Parisiens et les visiteurs du monde entier puissent voir à quel point la cathédrale est proche de la réouverture», a déclaré Philippe Jost de la Reconstruction de Notre-Dame de Paris (l'organisme public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale), devant le Parlement français le 13 décembre. Après l'incendie, les deux premières années de travail de reconstruction ont été consacrées à sécuriser le bâtiment, à mener des études de projet, à attribuer des marchés et bien sûr, à des retards liés à la pandémie de Covid-19. La restauration a officiellement commencé en septembre 2021. Pour ceux qui vivent à proximité, ils bénéficient d'une vue de première classe sur les avancées les plus récentes, notamment la restauration de la charpente du toit, de la flèche et des grandes galeries supérieures.

En l'honneur de ceux qui ont entrepris ce travail fastidieux et assez dangereux, un tube scellé a été placé à l'intérieur du coq doré monté au sommet de la flèche le 16 décembre, contenant un document répertoriant les 2 000 noms de ceux qui ont participé aux efforts de reconstruction, un hommage aux travailleurs acharnés qui se sont mobilisés pour restaurer le monument historique. L'installation par une grue du nouveau coq doré, réimaginé comme un phénix dramatique aux plumes flamboyantes, va au-delà d'une simple girouette au sommet de la flèche de la cathédrale. Elle symbolise la résilience au milieu de la destruction après l'incendie dévastateur d'avril 2019, tout en révélant qu'un système de brumisation anti-incendie est en cours d'installation sous le toit de la cathédrale. À la lumière de l'incendie horrible qui a presque détruit le monument historique, il y a de l'espoir, la mobilisation de nombreuses organisations caritatives du monde entier démontre à quel point ce monument est emblématique et leur engagement à faire en sorte que le phare historique ne soit jamais laissé dans les cendres.

Les critiques des Parisiens

Bien que l'apparence originale de la cathédrale sera restaurée, préservant ainsi ses racines historiques, le président Macron a récemment exprimé le souhait de moderniser la structure. À la fin de 2023, le Président a annoncé un concours qui permettra à des artistes contemporains de recréer six des vitraux du côté sud de Notre-Dame, dans l'espoir de donner un coup de neuf à la structure pour refléter le XXIe siècle. Malgré cette initiative apparemment noble au nom de la modernisation, l'initiative a été rapidement critiquée. À ce jour, plus de 125 000 personnes ont signé une pétition dénonçant la proposition de remplacer les vitraux de la chapelle, conçus à l'origine par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc en 1859, par des œuvres d'art en verre teinté. Les vitraux originaux n'ont pas été endommagés dans l'incendie de 2019, mais le Président a proposé que ces œuvres originales soient déplacées vers un nouveau musée dédié au processus de restauration.

«Comment justifier la restauration de vitraux qui ont survécu à la catastrophe pour ensuite les remplacer immédiatement ? Qui a donné au chef de l'État le mandat de modifier une cathédrale qui ne lui appartient pas, mais à tous ?» lit-on dans la lettre publiée par La Tribune de l'Art. Elle continue : «Emmanuel Macron veut apposer la marque du XXIe siècle sur Notre-Dame de Paris. Un peu de modestie serait peut-être préférable. Nous ne serons pas assez cruels pour vous rappeler que cette marque existe déjà : le feu.» De plus, des projets sont en place pour ajouter un nouvel éclairage intérieur, un système audio, une refonte de la disposition des circuits touristiques et installer de nouveaux meubles pour les visiteurs. Bien que cela puisse plaire à certains, les Parisiens fidèles qui ont longtemps considéré la cathédrale comme un symbole de l'histoire française voient cela comme une initiative inutile qui détournera de la beauté historique qui, selon beaucoup, devrait être laissée aussi originale que possible.