A Guide to All Creative Directors

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5 choses que Azzedine Alaïa a apporté à la mode

Aujourd'hui, le créateur aurait fêté ses 90 ans

5 choses que Azzedine Alaïa a apporté à la mode Aujourd'hui, le créateur aurait fêté ses 90 ans

Il y a 90 ans, un 26 février ensoleillé naissait à Tunis Azzedine Alaïa, dans une famille d’agriculteurs qui n’aurait probablement jamais imaginé le destin qui attendait ce nouveau-né. Alors qu’il s’amuse à reproduire avec sa sœur les modèles de grands noms de la mode comme Pierre Balmain et Christian Dior qu’il trouve dans des éditions de Vogue, une véritable passion pour les vêtements grandit en lui. Après avoir mené des études de sculpture auprès de l’école des beaux arts de Tunis et obtenu son diplôme, il quitte sa ville natale et se rend à Paris. Une décision qui va changer sa vie toute entière car c’est là qu’il fera ses premières armes dans la mode auprès de mentors de renommée. Il va commencer par quelques jours chez Dior, mais faute de papiers il sera très vite licencié. Il s’en ira donc chez Guy Laroche, où il restera pour deux saisons, et donnera également un coup de main à Thierry Mugler, sans jamais pour autant rentrer officiellement dans les rangs du créateur. A 44 ans, il est chargé de la création de sa toute première collection par le chasseur Charles Jourdan. Toutefois, dès que ce dernier découvre le résultat final, il renvoi le créateur sur le champ. Et c’est ici que l’expression “un mal pour un bien” prend tout son sens, car c’est suite à ce renvoi qu’Alaïa décide de lancer sa propre marque. Afin d’honorer ce grand créateur qui nous a quitté en 2017 après plus de 60 ans de carrière, faisons un retour sur 5 moments forts au cours desquels Alaïa a ajouté sa pierre à l’édifice pour faire de la mode française ce qu’elle est aujourd’hui. 

 

Des silhouettes sculpturales moulées à même le corps 

L’une des choses qui définit peut-être le plus Azzedine Alaïa depuis ses débuts, c’est sa connaissance, son amour et son respect pour le corps humain, ses formes, ses courbes et ses particularités uniques. Fort d’un diplôme en sculpture, le créateur a toujours présenté une approche architecturale à la mode, faisant du corps des femmes la base et la muse de toutes ses créations. Pour Alaïa, le vêtement n’est pas fait pour couvrir le corps, mais bien pour le magnifier. Il le fait à travers des matières malléables comme le cuir perforé, le lycra ou encore le tulle, choisies en fonction de ses envies et des corps qu’il croise. Grand autodidacte mais surtout grand amoureux du corps féminin, son art prend vie de manière spontanée, intuitive, authentique. « Je ne suis jamais allé à l’école de mode », témoignait Alaïa dans une interview. « J’ai habillé les femmes directement sur leur corps et, en cela, je n’ai fait que suivre mon intuition.» Une intuition qui se trompe rarement, et donne vie à des créations qui semblent presque ciselées dans le marbre. Sa collection prêt-à-porter FW91, dans laquelle on retrouve Carla Bruni et sa muse incontestée Naomi Campbell, en est peut-être l’exemple le plus parlant: même ses gros manteaux bien chauds semblent avoir été dessinés directement sur le corps de ses mannequins, rendant les formes de celle qui la porte non pas dissimulées et oubliées mais bien soulignées, accentuées et appréciées. Encore aujourd’hui, l’héritier de la direction créative de la Maison Pieter Mulier continue d’honorer les femmes et leurs corps, comme monsieur Alaïa à appris à la mode à le faire. 

 

Le respect du corps à 360°, dehors comme dedans

L’amour d’Alaïa pour le corps ne se limite pas à l’envelopper avec respect. Pour le créateur, le respect qu'il lui porte démarre de dedans, à travers la nourriture. En effet, depuis toujours, la cuisine occupe une place importante chez la maison Alaïa. En plus de recevoir ses invités comme des rois dans son petit atelier Rue Bellechasse en honorant ses racines avec un bon couscous fait maison, il organisait également de grandes réunions au 7 rue de Moussy, transformant l’adresse en un lieu culte de recueil, de partage culinaire et philosophique. Avec l’aide de son compagnon légendaire Soumaré, Alaïa s’attèle volontier à préparer des repas pleins d’amour, pour lesquels il choisit lui-même les ingrédients frais et de bonne qualité au marché. L’ambiance chaleureuse de ces réunions a d’ailleurs été immortalisées dans le documentaire Catwalk, sorti en 1995, dans lequel on voit la super-model Christy Turlington rire aux éclats à la table Alaïa. Bien au-delà d’un simple lieu de restauration, la cuisine d’Alaïa incarne une véritable prolongation de son univers créatif, où mode, art et amitié se mêlaient dans une atmosphère conviviale. Encore aujourd’hui, la Maison s'est alliée à plusieurs reprises avec We are Ona en organisant une série de dîners visant à explorer la fusion entre la mode, la gastronomie et l’hospitalité. Une idée que l'on accueille à bras ouverts à l’heure où la nourriture est encore et toujours un tabou dans la mode et où les modèles choisies pour les défilés sont de nouveau de plus en plus minces après une vague d’inclusion dans le secteur. 

 

La slow fashion, l’envie de faire les choses lentement mais sûrement

Pas besoin de lire le livre posthume du créateur intitulé Prendre le temps pour comprendre l’une de ses valeurs fondamentales : la lenteur, ou mieux, la précaution. Bien qu’entouré par une équipe fiable et soudée, le créateur aimait profiter de la nuit, du calme, mais surtout du temps qu’elle a à offrir, pour créer en toute tranquillité. Il était fasciné par le temps, et n’avait pas peur de s’en laisser pour proposer des créations de qualité, plutôt que d’en sortir en quantité. Son rapport avec le temps et son aversion pour la mode rapide se faisait également ressentir dans ses participations, ou plutôt ses non-participations, au calendrier des semaines de la mode, qu’il ne respectait que très rarement. En 2017, pour la première fois après six ans, il décide toutefois de renouer avec le calendrier de la Fashion Week pour sa collection Haute Couture. Pourtant même en acceptant de se plier à ses horaires et contraintes, le concept de temps d’attente et de lenteur le rattrape : personne n’a reçu d’invitation, celui qui veut assister au défilé doit attendre patiemment dans la rue, devant la porte de son quartier général, et cocher son nom s’il veut entrer. Bien que ce défilé ne sera pas spectaculaire, si ce n’est pour la présence de son acolyte de toujours Naomi Campbell, il restera toutefois gravée dans la mémoire collective, car ce sera le dernier du créateur avant qu’il ne décède d’une cris cardiaque quatre mois plus tard. 

 

Le laser cut

Contrairement à certains de ses collègues de l’époque qui se complaisent dans les imprimés, les logos voyant et les couleurs criardes, comme Roberto Cavalli ou encore Gianni Versace, Alaïa, lui, comme nous l’avons déjà dit, se concentre sur les formes et leur découpe. Cette volonté de proposer des modèles aussi sculptés que possible donnera naissance non seulement à son emblématique silhouette Bodycon, mais aussi à une technique de découpage au laser inédite et innovante. Développée dans les années 2000, elle servira à donner vie à des silhouettes découpées au millimètre près, d’une précision sans précédent, et se poursuivra sur des collections et des collections à venir. Il a également produit plusieurs sacs, ceintures et même chaussures au cuir délicatement découpé au laser, donnant vie à des motifs délicats.  

 

Certaines des tenues les plus iconiques de la pop culture

De Madonna à Rihanna en passant par Tina Turner, Azzedine Alaïa a habillé les plus grands noms de la culture populaire et musicale. Pour son escalade de la tour Eiffel en 1989, capturée par l’objectif de Peter Lindbergh, Tina Turner a décidé de se vêtir d’une mini robe super échancrée signée Alaïa. « Ce sont des vêtements spéciaux, qui ne ressemblent à ceux de personne d'autre », a-t-elle déclaré un jour en parlant des créations Alaïa. « Il faut parfois les essayer juste pour les sentir, on adopte une attitude avec ses vêtements. On devient très français ». Le duo a travaillé ensemble pendant des décennies sur des clips, des tournées et des pochettes d'album, mais c’est en 1988 que leur complicité a été immortalisée sur les podiums. Dans une vidéo récemment redécouverte, Turner clôture le défilé automne d'Alaïa aux côtés de Farida Khelfa, arborant une robe en velours noir de jais, épurée et parfaitement ajustée. Madonna, qui a également très vite saisi le pouvoir que procurait les pièces Alaïa, avait choisi pour sa tournée Truth or Dare: In Bed with Madonna de porter des corsets et des robes en dentelles signées par le créateur. Plus récemment, Rihanna a également choisi des pièces du créateur franco-tunisien pour des apparitions publiques importantes, comme ce fut le cas en 2013 lors de la cérémonie des Grammy Awards à laquelle elle s’est rendue vêtue d’une robe rouge intense issue de la collection SS97. En septembre dernier, elle avait d’ailleurs presque volé la vedette au défilé de la maison lors de la Fashion Week de New York lorsqu’elle était arrivée vêtue d’une incroyable robe argentée aux épaules dénudées et décorée de sequin, lui donnant un air angélique presque mystique.