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La démesure vertigineuse de la première collection couture d'Alessandro Michele pour Valentino
Histoire ancienne et risques futurs s'entremêlent dans Vertigineux
29 Janvier 2025
Pour sa première collection Haute Couture, le nouveau directeur artistique de Valentino, Alessandro Michele, a décidé de repousser les limites. Vertigineux, le nom du défilé, incarne le sentiment représenté par le spectacle qui s'est tenu au Palais Brongniart à Paris. L'invitation, un savon artisanal blanc mais à l'odeur piquante du Saponificio Varesino, anticipait l'intensité du spectacle, tandis que le décor était tout sauf ancien : sur une profonde scène sombre, les mannequins ont défilé devant un immense panneau numérique où défilait une liste interminable d'adjectifs, de noms et d'objets ayant inspiré les looks, parmi lesquels arsenic, Pulcinella, Marie Antoinette, bourgeoisie, orientalisme et occultisme. Les notes du défilé n'étaient pas en reste, s'inspirant de Vertige de la Liste d'Umberto Eco pour "résumer", en deux cents pages, une collection débordante de détails et de références allant de l'histoire de la France du XVIIIe siècle à la cinématographie romaine, des inspirations culturelles de pays bien éloignés de Paris aux poétiques souvenirs personnels du designer. La pluralité de la Couture SS25 de Valentino était telle, trop peut-être, pour un public à l'attention volatile. Michele a néanmoins choisi de tout porter sur le podium.
De l'obscurité de la scène ont émergé des looks époustouflants, couverts de détails de la tête aux pieds. Le premier look, réalisé en 1300 heures de travail, n'était qu'un léger avant-goût de ce qui allait suivre. La robe, construite en voiles de tulle de différentes couleurs, froncés, entrelacés et superposés, reprenait le même motif en losanges que le costume d'Arlequin du Carnaval de Venise. La jupe, soutenue par une crinoline circulaire de dimensions gargantuesques, annonçait l'élargissement démesuré de chaque look. Des paniers rectangulaires et des manteaux, des manches ballon et des cols recouverts de volants étaient assemblés pour créer des robes esthétiquement lourdes qui engloutissaient presque les corps des mannequins, tandis que la palette, composée d'inspirations botaniques et anciennes, puisait dans les siècles passés l'ivoire, l'or, l'argent et d'autres tons pastel. Dans le communiqué de presse relatif à la collection, Michele raconte que chaque look correspond à une liste interminable d'adjectifs et de références artistiques. Le concept est traduit en matière par l'utilisation insistante de la technique du patchwork, de la broderie et du matelassage. Le quilting, au fond, qui consiste à coudre différents morceaux de tissu ensemble, servait autrefois à transmettre des histoires de génération en génération à travers les vêtements, avec l'un des exemples les plus anciens, la courtepointe de Tristan, datant de la Sicile du XIVe siècle.
En somme, cette collection a mis en lumière le talent immense de l'atelier de la maison, qui, à force de longues heures de travail minutieux, a produit pas moins de quarante-huit looks de Haute Couture prêts à être choisis pour un tapis rouge ou une autre apparition informelle. Avec ses débuts dans la forme la plus coûteuse de la mode, Michele a pu reprendre en main l'explosive créativité qu'on lui connaissait il y a des années. Les bijoux, les masques et les accessoires artificiels en argent qui pendent des yeux et des poignets des mannequins comme des boucliers somptueux sont de retour, tout comme la tendance risquée du designer à puiser l'inspiration dans des cultures qui ne lui appartiennent pas. En somme, Alessandro Michele est de retour et il veut le crier à toute l'industrie. Il ne nous reste plus qu'à découvrir si les innombrables images qu'il a voulu évoquer séduiront également les clients de la maison ou si, comme le titre l'indique, elles ne laisseront qu'un profond sentiment de vertige et d'étouffement.