Un nouvel outil aidera LVMH, Chanel et d'autres à mesurer leurs avancées durables
Offrant un cadre stratégique pour évaluer et renforcer les efforts en matière de climat dans l'ensemble de l'industrie de la mode
22 Novembre 2024
Si de nombreuses maisons de mode tentent de faire des efforts et opérer des changements importants en matière de durabilité, il est toutefois difficile pour ces dernières de savoir leur travail payera sur le long terme. Mais pas de panique, l’initiative « Accélérer la transition climatique » (ACT) est là pour résoudre ce problème, avec la collaboration de géants du luxe tels que LVMH et Chanel. En effet, ACT dévoile aujourd’hui au grand jour son nouveau projet : un mécanisme qui permettra aux entreprises engagées durablement de revoir leur stratégie afin d’évaluer si celle-ci sera fructueuse ou pas. Le fonctionnement est simple : les entreprises remplissent un outil Excel avec leurs données et soumettent ces informations, accompagnées des justificatifs nécessaires, aux analystes. Ces derniers procèdent alors à un échange avec l’entreprise pour valider les données, établir une notation préliminaire, puis affiner l’évaluation en tenant compte de plusieurs critères, notamment les investissements matériels, les objectifs climatiques, les efforts sur les émissions de type 3 et l’engagement des fournisseurs. Cette évaluation ne se limite pas aux performances actuelles, mais analyse également les actions passées et les perspectives futures, en s’appuyant sur cinq principes : engagement, plan de transition, présent, héritage et cohérence.
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L’initiative ACT n’est pas nouvelle : en mai dernier, 15 entreprises, dont Aigle, Balzac Paris, Chanel, Decathlon, Lacoste, Petit Bateau, Galeries Lafayette, Bon Marché Rive Gauche ou encore Zalando, ont participé à un test pilote visant à affiner la méthodologie, qui a révélé que le secteur de la mode progresse sur les questions de gouvernance et d’engagement politique. Toutefois, des efforts significatifs restent encore à faire. En effet, pour s’éloigner de la dépendance à une croissance continue des volumes, un changement plus radical est indispensable : « ce n’est pas seulement une question de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais de transformer la manière dont une entreprise peut être rentable », explique Marlène Dresch-Bazile, référente méthodologique du projet. « Nous avons analysé si les entreprises cherchaient encore à être profitables en augmentant simplement leurs volumes de vente. C’est l’une des failles de certaines stratégies actuelles. »
L’outil ACT est désormais accessible à toutes les entreprises de l'industrie de la mode, qui peuvent travailler avec un membre de leur équipe ou un évaluateur tiers formé à cette méthodologie. L’utilisation est gratuite, bien que la formation des évaluateurs soit payante (estimée à moins de 900 euros). Ce modèle s’adresse aussi bien aux fournisseurs, fabricants, marques de mode qu’aux détaillants. Des protocoles de vérification, encadrés notamment par l’Ademe, garantissent l’intégrité du processus, évitant ainsi tout greenwashing. Si certains acteurs accueillent cet outil avec enthousiasme, d’autres préfèrent éviter de confronter leurs efforts à des évaluations rigoureuses. L’industrie de la mode doit désormais prendre les engagements de l’Accord de Paris au sérieux, au-delà des déclarations symboliques. « Les entreprises ne peuvent plus rester dans l’ombre », affirme-la référente. Portée par Paris Good Fashion, l’initiative ACT réunit des partenaires tels que l’Ademe, le CDP, le programme français DEFI et un comité de pilotage comprenant LVMH, Chanel, Richemont, Lacoste et d’autres grands noms. Elle marque un pas important vers une transition climatique sérieuse dans le secteur de la mode.