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Les grands acteurs de la mode française se réunissent pour mieux régner

En partageant désormais la même adresse, les organisations de la mode cherchent à renforcer leur poids politique

Les grands acteurs de la mode française se réunissent pour mieux régner  En partageant désormais la même adresse, les organisations de la mode cherchent à renforcer leur poids politique

Qui dit rentrée dit nouveautés, changements, mais surtout progrès pour de nombreux secteurs, y compris celui de la mode, qui vient de clôturer un fashion month intense et riche en rebondissements dans un contexte de grande chaise musicale des directeurs créatifs. C’est dans ce même contexte que différentes fédérations de l’industrie de la mode française ont décidé d’unir leurs forces et de se rapprocher géographiquement, en se rassemblant et déménageant ensemble au 8, rue Montesquieu, dans le premier arrondissement de la ville lumière. En effet, les équipes de la Fédération française du prêt-à-porter féminin et du Syndicat de Paris de la mode féminine ont récemment rejoint leurs homologues du masculin, la Maison du savoir-faire et de la création, la Fédération des industries diverses de l'habillement ou encore les bureaux du Defi, le comité professionnel de développement économique du secteur de l'habillement, et ceux de l'IFTH, dans une tentative de former un seul et même bloc stable et fort de son association, afin de peser davantage politiquement et pas que. «A présent, il n'y a plus qu'une seule destination pour les entreprises du secteur: c'est le 8, rue Montesquieu», expliquent à Fashion Network Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët, les coprésidents de l'Union française des industries de la mode et l'habillement (Ufimh), chargés de superviser les différents acteurs. 

Une action qui servira non seulement à faire entendre la voix des différents acteurs du secteurs, dont l’union fera définitivement la force, mais aussi à simplifier la communication et coordination des actions qui se trouveront toutes à un seul et même endroit, aussi bien physiquement qu’en ligne. Cette décision a été prise après une mûres réflexions sur les métiers du secteur et leur importance pour l’économie française, car ce n’est un secret pour personne : la France est considérée comme le berceau de la mode, là où son histoire et le commerce qui l’entoure a débuté et pris l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui. De la cour de Marie-Antoinette qui dictait les codes de l’habillement pas seulement de Paris et ses alentours mais de l’Europe toute entière, suivi par les  conséquences stylistiques de la révolution française aux plus grandes maisons de mode qui dictent aujourd’hui les codes de l’habillement du monde entier : la France et ses maisons sont vitales pour le monde de la mode. Aujourd’hui la Fashion Week parisienne rameute en moyenne un public de 5 100 visiteurs arrivant du monde entier, des visiteurs qui arrivent le plus souvent par avion avec des compagnies comme Air France, dorment dans des hôtels, payent leur course en taxi et mangent dans les restaurants de la capitale française, que d’activités qui contribuent à faire fleurir l’économie française et font voyager à leur retour un peu de mode made in France. 

Au-delà des initiatives et des actions qui serviront à faire évoluer le PIB du pays et l’export de la mode française, il est vital pour elle de renforcer la voix du secteur auprès du nouveau gouvernement de Michel Barnier, récemment élu premier ministre après le départ anticipé de Gabriel Attal. «Le précédent gouvernement était très à l'écoute des problématiques de la mode avec un 'plan mode' qui a bénéficié de mois de travaux d'acteurs du secteur, mais qui n'a pu être mis en place. Le nouveau gouvernement pourrait reprendre les sujets de ce plan mode», avance Pierre-François Le Louët. Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin, le Parlement n'a pas pu avancer sur les différents sujets concernant le secteur. La date d’examen de la loi Violland, proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, adoptée en première lecture par l'Assemblé nationale le 14 mars n’a d’ailleurs toujours pas été fixée, et son adoption définitive ne devrait pas être conclue avant 2025. 

Dans un contexte de marché difficile, l'un des objectifs clés pour soutenir la capacité de création des entreprises et des jeunes créateurs est de relancer le crédit d'impôt collection, dont l'échéance est prévue pour 2025. Un dispositif qui pourrait apporter quelques milliers d'euros qui seraient bien accueillis par les jeunes talents émergents de la mode française. Parallèlement, des projets d'optimisation des organisations sont envisagés, notamment avec une réduction du nombre d'administrateurs de la mode française et une simplification de ses structures de représentation sur le territoire national. En plus d’une réorganisation géographique, le secteur voit donc s’effectuer un changement général qui pourrait bien lui valoir des progrès à tous les niveaux, qui pourraient même aller au-delà des frontières de l’hexagone.