Alaïa en mouvement dans son défilé FS25
Dans un hommage fashion à la grosse pomme et à l'Amérique
09 Septembre 2024
Vendredi dernier, Alaïa et son directeur créatif Pieter Mulier offraient au musée Peggy Guggenheim de New York son tout premier défilé depuis sa création en 1959. Pourtant grande habituée de la Fashion Week de Paris, cette année la Maison Alaïa a décidé de s’expatrier à la grosse pomme le temps d’un défilé pour y présenter sa collection SW25. Un retour particulièrement important pour la marque et celui qui en est à la tête, le tout accompagné d’attentes et d’espoirs de la part de ses admirateurs et du monde de la mode tout entier. Sous le plafond de verre du musée se sont succédées dans une spirale sans discontinuité des modèles vêtues de pièces mêlant la créativité et le talent de Mulier à la patte reconnaissable et unique de la Maison Alaïa. Dans les rangs, que des invités A-list sélectionnés avec le plus grand soin, comme Naomi Campbell, Eva Evangelista ou encore Rihanna. À peine cette dernière assise, les spots se sont allumés, les mannequins sont entrés et la spirale de magie à commencé.
Ce défilé n’était pas seulement une ôde à la mode, mais aussi au cadre qui l’a accueilli et au pays dans lequel il se trouve. En effet, certaines pièces de la collection présentée rappelaient étrangement l'architecture du musée, comme le volumineux manteau de fourrure disposé comme si le morceau de pelage enroulait joliment le corps du mannequin sans demander son reste, présenté en ivoir et en rose saumon, ou encore les robes bustier à la jupe plissée présentées à la fin du show, au corsage composé de deux bandes arrondies semblant vouloir enrober le buste du mannequin. Mais le musée n’est pas la seule muse à avoir inspiré le directeur créatif. Féru de mode américaine, Mulier n’a pas hésité à mettre de côté ses origines européennes pour présenter une collection principalement inspirée de créateurs Américains. Les tops bandeaux assortis d’une version chic et élégante de pantalons de survêtement tantôt en fishnet, tantôt transparent, tantôt en jean ont été inspirés des maillots Halston des années 70. Les manteaux à capuche et la cape accompagnée d’une minijupe patineuse ont été tirés des créations de Pauline Trigère (styliste aux origines françaises, mais bel et bien Américaine), tandis que les doudounes bouffantes à la silhouette pourtant très structurée ont été inspirées par le travail de Charles James.
Une collection qui rend donc hommage à New York, la ville là où tout à commencé pour Alaïa et Mulier, de la plus belle des manières et qui justifie de plus belle le choix de la localisation du défilé, qui aurait probablement été incompris par la Ville Lumière. Dans ce show, les prouesses fashion de Pieter Mulier se sont mêlées à l’inventivité de Frank Lloyd Wright (architecte du musée) et à l’ADN d’Azzedine Alaïa, offrant au public un condensé de silhouettes jouant avec les lois de la gravité à l’allure étourdissante. Et si dans le dernier show présenté en janvier dernier à Paris avec la collection prêt-à-porter F24 la star était le fil de mérinos, cette fois, c’est la continuité, non seulement du spectacle mais aussi des pièces : aucune fermeture, aucune bouton à l’horizon, tout se suit, rien ne s'interrompt. La soie et le taffetas sont coupés en des silhouettes harmonieuses, élevant le vêtement sportif en un uniforme de mode innovant et élégant qui incarne à la perfection la liberté du corps et de l'esprit.