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Le monde entier porte le lin, la France le cultive

Les récoltes du lin pour l'été 2024 s'annoncent très prometteuses

Le monde entier porte le lin, la France le cultive Les récoltes du lin pour l'été 2024 s'annoncent très prometteuses

C’est lors du salon Première Vision, un événement réservé au professionnels de la mode créative & éco-responsable, qui s’est tenu à Paris il y a quelques jours que l’Alliance du lin et du chanvre européen annonçait la bonne nouvelle. Selon l’organisation européenne agro-industrielle, les récoltes de lin s’annoncent très prometteuses pour l’année 2024. Après des années tempétueuses pour les liniculteurs, il semblerait que la période critique soit désormais derrière eux. Une nouvelle qui sort à l’aube de l’été, période d’arrachage du lin (et non pas coupe car la fibre qui sert à créer le tissu va des racines jusqu’au haut de la tige), lorsque la plante est arrivée à maturité et que le climat est propice. Si l’année passée la production avait été réduite de moitié, perte causée par le changement climatique, cette année, la filière a annoncé que la récolte devrait monter jusqu’à entre 6 et 7 tonnes de pailles récoltées par hectare. Un exploit, sachant que ce niveau de récolte avait été atteint pour la dernière fois il y a 5 ans, et n’avait plus été battu ou même égalisé depuis lors. 

Bien que la légende raconte que ce sont les Égyptiens à avoir créé ce tissu léger qui fait un tabac surtout en été, la production de lin aujourd’hui est majoritairement européenne. En effet, l’Europe est le premier producteur de lin fibre, qui se cultive principalement en France (plus précisément dans les régions de la Normandie, le Haut-de-France et en Île-de-France), en Belgique et au Pays-Bas. Au-delà de son aspect esthétique, le lin comporte de nombreuses caractéristiques qui le rendent unique et hautement demandé dans le monde entier. Premièrement, il est thermorégulateur, c’est-à-dire qu’il maintient au frais en été et capture la chaleur en hiver. Il est analergique, il n’irrite pas la peau et ne retient pas les acariens. C’est la fibre naturelle la plus résistante au monde, elle ne forme pas de peluche, se déchire difficilement, et va même jusqu’à s’adoucir au fur et à mesure des lavages. Cette matière noble absorbe également jusqu’à 20% d’humidité. Ce qui le rend adapté à de nombreuses activités, y compris celles plus sportives et physiques. De plus, il s’agit d’une fibre écologique et respectueuse de l’environnement. En résumé, le lin a tout pour plaire. 

Le seul bémol que les adaptes du tissus pourraient lui reprocher à l’heure actuelle : l’augmentation de son prix. En effet, les dernières récoltes quelque peu catastrophiques ont causé un déséquilibre de l’offre et la demande. «En mars, le prix moyen - toutes qualités et toutes régions de production confondues - de la fibre European FlaxTM produite dans les teillages européens (France, Belgique, Pays-Bas) s’élevait à 9,08 €/kg soit une hausse de 55 % sur un an», explique l’Alliance du lin et du chanvre européens. Une augmentation qui devrait toutefois se stabiliser et redescendre vu les récoltes qui s’annoncent prometteuses pour cet été. Bon nombre de relocalisation des filatures sont également prévues. En effet, l’objectif d’arriver à une production 100% Made in France a poussé certaines entreprises à se relocaliser sur le territoire français, incitant même certaines d’entre elles à investir un petite fortune (comme le fit le groupe NatUp, qui a déboursé pas moins de 4,4 millions d’euro dans une nouvelle filature). Une décision peu anodine, qui élèvent le nombre d’hectares sur lesquels on cultive le lin à 180.000, soit 10% de plus par rapport au dernier record en date qui remonte à 2020. En bref, les amateurs du tissu n’ont pas de soucis à se faire, l’été sera riche en pantalons fluides et en chemises légères.